Essai Porsche 911 Targa 4S GTS
Depuis plusieurs générations, la version GTS est le juste milieu entre les modèles routiers de la Porsche 911 et la GT3 plus destinée à la piste. Elle débarque en ce printemps et se découvre pour adopter le toit ouvrant Targa, une spécialité maison depuis 1965. Elle est à l’essai sur Vivacar.
La saga Porsche continue avec la 911 Targa 4S GTS (2022)
Inlassablement depuis 1964 et l’apparition du premier modèle qui a marqué à jamais le design automobile, la saga Porsche se prolonge avec la 911 Targa 4S GTS, qui s’adapte et se transforme depuis 58 ans et 7 générations. La dernière en date, de type 992, n’a que peu à voir avec le modèle d’origine, même si les gènes subsistent.
Le fameux 6 cylindres à plat n’est plus refroidi par air, mais adopte un radiateur, et il est désormais secondé par un turbo. Histoire de glaner quelques grammes de C02 salvateurs en termes de réchauffement climatique. Comme c’est le cas depuis trois générations, le millésime 2021 est disponible en version routière, mais aussi en très pistarde GT3 au châssis renforcé, et aux suspensions qui le sont tout autant.
Aussi, à Stuffenhausen, les ingénieurs se sont dit qu’il manquait un modèle intermédiaire, capable d’affronter un circuit, mais aussi susceptible d’être utilisé chaque jour sur des routes plus civilisées. Ainsi naquit la Porsche 911 GTS qui revient avec ce nouveau modèle en version coupée, et, désormais, en Targa, une spécialité Porsche depuis 1965 et que l’on pourrait qualifier de découvrable, plutôt que de cabriolet, un modèle lui aussi disponible dans la gamme de modèles Porsche depuis des décennies.
Porsche 4S GTS : une vraie 911 Targa
En examinant l’auto : impossible de se tromper. On est bien en présence d’une 911 Targa. Certes, l’auto a pris de l’embonpoint au fil des ans, évidemment, le toit Targa est toujours ponctué d’un arceau en aluminium, même s’il est peint de noir dans la version GTS.
Sur la face arrière, plus large que la partie avant, on distingue néanmoins le sigle 4. Car cette Targa GTS n’est disponible qu’en 4 roues motrices, alors que les aventureux du coupé peuvent se risquer à une version pure propulsion.
Un système toujours délicat chez Porsche, puis le moteur et lui aussi à l’arrière, ce qui requiert un minimum de doigté. Mais la maison allemande a sciemment positionné ce modèle comme la Grand Tourisme Sportive qui implique une facilité de conduite. Et pour la sportivité ? Nous allons le vérifier en prenant place à bord.
Porsche Targa 4S GTS : un habitacle premium
Là encore, on est en terrain connu. Le contact est toujours à gauche du volant, comme sur toutes les Porsche, et les cinq compteurs sont au rendez-vous, comme sur toutes les 911 depuis leur création. Rassuré, on prend le temps d’admirer la remarquable finition de l’habitacle, recouvert d’Alcantara du volant à la planche de bord et aux sièges.
Devant le conducteur, trône un large écran de 12,5 pouces qui livre l’essentiel des informations. Au centre, entre le conducteur et son passager, un petit levier permet d’actionner la boîte automatique PDK (Porsche doppel kublung) qui signifie tout simplement double embrayage.
Un amour de moteur
Contact. Le 6 cylindres se fait plutôt doux, surtout en plaçant le bouton modifiant les modes de conduite en position normale. De cette manière, le bolide de 480 ch et son couple de 570 Nm, campé sur ses roues de 20 pouces à moyeu central se révèle aussi facile à conduire qu’une simple Renault Clio 4. La direction est douce et la boite fait son job, comme si elle réfléchissait à la place du conducteur. Côté consommation, elle se contente de 9 petits litres, malgré les deux turbos qui coiffent le moteur et qu’il faut bien alimenter.
Mais il suffit de tourner le bouton pour que la Targa Jekyll se transforme en GTS Hyde. En mode sport, la direction se durcit, les suspensions aussi et le moteur devient lyrique. Le confort ? Il reste acceptable, même s’il est déprécié dans ce mode de conduite ? La puissance ? Elle est belle et bien présente.
Les 480 ch permettent un 0/100 km/h en 3,3 secondes. Mais le plus extraordinaire survient au premier virage. L’architecture de la voiture, ses 4 roues motrices et directrices (ce dernier système est en option) transforment une auto rageuse en jouet facile à manier.
La précision de la direction permet au fabuleux train avant de se placer au millimètre. La motricité de l’ensemble n’est jamais prise en défaut. Pas plus que la boîte PDK qui s’adapte à tous les modes de conduite. Au point que les palettes derrière le volant semblent superflues.
Le grand tourisme selon Porsche
L’auto destinée au grand tourisme met son jogging pour caracoler dans les lacets serrés, mais elle est aussi capable de remettre sa robe de soirée quand le cruising l’exige. Alors, en 25 secondes (à l’arrêt), le toit en verre se découvre et vient se glisser sous le capot arrière qui surplombe le moteur.
A bord, les voyageurs sont à l’abri du vent grâce à la lunette arrière qui reste en place. Ils pourront profiter de l’impressionnante qualité de fabrication ou se mêlent, outre l’Alcantara, le cuir et l’aluminium. Et si une Porsche se conduit, voire se pilote, celle-ci est équipée d’une conduite autonome de niveau 2, avec un système de maintien dans la voie et un régulateur adaptatif. Il ne faut évidemment pas lâcher son volant, mais qui a envie de laisser la machine conduire une 911 ? Le plaisir est souvent égoïste et si cette nouvelle Targa est bien prévue pour 4 personnes, comme l’atteste la carte grise, les passagers arrière risquent de souffrir.
Les deux sièges arrière sont de la taille de sièges bébé, et semblent atteints d’une limite d’âge, comme s’ils étaient interdits aux plus de 8 ans. Des sièges qui ne serviront qu’à y glisser les bagages que le petit coffre situé à l’avant ne saurait contenir. L’on pourra également y glisser son portefeuille, qu’il convient d’avoir bien garni. Car aux 170 000 euros exigés de base, il faut toujours ajouter quelques indispensables options, une spécialité du constructeur de Zuffenhausen.
En additionnant le tout, le prix de la Porsche 911 Targa 4S GTS atteint assez facilement les 200 000 euros. Le fruit d’une longue histoire qui dure depuis 1964 et ne risque pas de s’arrêter.
Fiche technique Porsche 911 Targa VI 3.0 480 ch 4 GTS
Caractéristiques | Techniques |
---|---|
Dimensions | |
Longueur | 4,53 m |
Largeur | 1,85 m |
Hauteur | 1,30 m |
Empattement | 2,45 m |
Réservoir | 67 litres |
Poids | |
Poids à vide | 1 760 kg |
PTAC | 2 085 kg |
Charge utile | 400 kg |
Habitabilité | |
Nombre de places | 4 |
Volume de coffre | 132 litres |
Volume de coffre utile | 163 litres |
Moteur | |
Nom du moteur | 3.0 |
Energie | Essence |
Architecture | Six cylindres à plat |
Alimentation | Bi-Turbos |
Injection | Injection directe essence |
Cylindrée | 2 981 cm³ |
Puissance réelle maxi | 480 ch / 353 kW |
Au régime de | 6 500 tr/min |
Couple maxi | 570 Nm |
Transmission | |
Boîte de vitesses | Mécanique robotisée 8 rapports à double embrayage |
Mode de transmission | Transmission intégrale |
Performances | |
Vitesse maximale | 307 km/h |
0 à 100 km/h | 3,5 secondes |
Consommations | |
Cycle urbain | 18,8 L/100km |
Extra urbain | 9,2 L/100km |
Mixte | 11,0 L/100km |
Emission de CO2 | 251 g/km |