Porsche 911 : l’histoire continue

Porsche 911 Carrera S

54 ans après sa création, la mythique allemande conserve son architecture créée en 1964 : un moteur arrière, une propulsion, et une ligne intemporelle. Mais pour sa huitième version, l’auto est plus puissante et plus sûre que jamais.

Voilà 54 ans que dure l’aventure. Plus d’un demi-siècle que le mythe évolue en douceur sans que jamais le postulat de base ne soit modifié. Evidemment, depuis 1964, la Porsche 911 a évolué, elle a grossi, en poids comme en performances. Mais jamais, son architecture et sa ligne n’ont été profondément modifiées. Elle a conservé depuis tout ce temps, le cahier des charges que Ferdinand Porsche, troisième du nom, et petit-fils du fondateur de la marque lui avait fixé : un moteur arrière de 6 cylindres à plat, trois compteurs devant le conducteur, une clé de contact sur la gauche, et surtout, un profil caractéristique, avec une courbe descendant doucement du haut du pare-brise vers le pare-choc arrière. Une ligne simple, harmonieuse et garantie d’aérodynamisme qui en fera la plus belle réussite en matière de design du XXe siècle.

Un dessin et une fiabilité immuable

Il n’y a pas que les courbures de l’auto qui soient simples. Jusqu’à son passage récent au refroidissement par eau, les 6 cylindres l’étaient par les arrivées d’air, une manière de minimiser le nombre de pièces et une garantie de fiabilité. La preuve : 60% des 911 fabriquées depuis 1964 roulent encore. Les autres ont, pour la plupart d’entre elles, été victimes d’accidents puisque, jusqu’aux modèles récents, l’engin exigeait de son pilote, un minimum de savoir-faire pour maîtriser cette drôle d’architecture avec une voiture fonctionnant en mode propulsion dont le poids était réparti de manière déséquilibré, en raison du moteur en porte à faux arrière. Mais que d’efficacité pour qui savait la manier. C’est ainsi que sur tous les circuits, toutes les pistes et toutes les petites routes de rallyes, les 911 ont brillé aux mains des experts.

992 : la huitième merveille de Porsche

Mais aujourd’hui, nul n’est besoin d’être un spécialiste pour se promener au volant de la Porsche mythique, à condition de ne pas rechercher les limites de ses propres capacités de pilotage. Car c’est un autre souhait de Butzi, le surnom du troisième des Ferdinand de la famille Porsche : créer une voiture ultra sportive et ultra polyvalente à la fois. Elle l’a été dès ces débuts et l’est toujours. Et cette huitième mouture, apparue au récent salon de Los Angeles l’est encore plus que les autres, car la répartition de son poids la rend plus équilibrée. Elle devrait arriver sur nos routes dans quelques mois pour répondre à un autre rite immuable mis en place à partir de 2004 à Zuffenhausen, le fief de la marque : renouveler l’auto, et la faire évoluer tous les 7 ans exactement. C’est donc la huitième mouture de la 911 qui déboule et, comme d’habitude, il faut l’observer de près pour décerner les changements. Car on ne chamboule pas une ligne immuable. Le travail des designers en est compliqué, car il faut adapter au goût du moment un dessin classé aux monuments historiques de l’automobile.

Un design aux évolutions subtiles

Cette 992, son nom de code, varie très peu à l’avant, seuls de petites prises d’air la différencie de celle qu’elle remplace. A l’arrière, la différence est plus marquée, avec un bandeau noir courant tout du long de la poupe. A l’intérieur, la tâche des designers n’est pas plus simple. Il y a des traditions qu’ils ne sauraient bousculer, comme les trois cadrans, dont le central est un énorme compte-tours. Elle est respectée, même si les compteurs de droite et gauche sont désormais numériques. Fort heureusement pour le culte, la clé de contact se trouve toujours sur le côté gauche.

30ch et 7 000 euros de plus

Côté moteur, si le flat six est toujours de sortie, il est désormais turbocompressé, manière d’augmenter la puissance sans verser dans la surenchère de cylindrée, et donc de consommation et d’émissions de C02. Cette puissance s’établit désormais à 450ch, au lieu des 420ch de la version précédente. Une puissance destinée aux modèles S présentés pour le moment, en deux ou 4 roues motrices, avant que n’apparaisse une version plus basique, mais aussi plus musclée encore, comme le veut la vie d’une 911. Evidemment, cet équipage est toujours relié à la fabuleuse boite robotisée PDK à huit rapports. On ne change pas une boite auto qui gagne. Côté prix, en revanche, c’est l’inflation, puisque la nouvelle Porsche s’affiche à 7 000 euros de plus que celle qu’elle remplace. Son ticket d’entrée est désormais fixé à 122 500 euros. Ce qui, même pour une auto qui ne fera que se valoriser dans le temps, reste un investissement conséquent.

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Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).