Plongée dans les mystères de la vanne EGR
On évoque souvent le rôle de la vanne EGR, essentiel dans la dépollution de nos voitures, et ses pannes. Mais que cache réellement cette pièce, généralisée depuis plus d’une dizaine d’années ?
Tout le monde parle de la vanne EGR et elle est devenue, en l’espace d’un peu plus d’une décennie, un élément mécanique aussi connue que la bielle ou le Delco (qui n’existe plus). Mais que signifie exactement le sigle EGR de la vanne si mal connue, “Exhaust Gas Recirculation“, ce qui en français dans le texte signifie tout simplement « recirculation des gaz d’échappement ». Ce système, apparu dans les années 70 aux États-Unis, a été réellement développé et généralisé en Europe à partir de 1996, date à laquelle les normes anti-pollution sont devenus plus strictes. Son rôle consiste notamment à rediriger une partie des gaz d’échappement émis par les moteurs diesel. Ce qui permet de réduire les NOx (oxydes d’azote) que la vanne envoie par la suite vers un autre mécanisme dépolluant comme le filtre à particules qui se trouve à la hauteur du pot d’échappement.
Un système peu coûteux
L’installation de la vanne EGR a un avantage énorme, puisque celle-ci permet, à un moindre coût, environ 200 euros, de dépolluer sans développer de nouveaux moteurs propres. Des moteurs dont le coût de revient pour les constructeurs, et à fortiori les consommateurs, sont beaucoup plus élevés. Aujourd’hui, les vannes s’ajoutent à d’autres systèmes (SCR, pièges à NOX et à suie) au fur et à mesure qu’apparaissent des normes encore plus sévères.
Un gros avantage
Mais cette vanne n’est pas un simple filtre empêchant les gaz polluants de s’échapper dans la nature. Car cette pièce, qui régule les émanations, ralentit la vitesse de combustion en diminuant la proportion d’oxygène dans les gaz, ce qui a pour effet de diminuer leur température pendant la combustion. Résultat : la quantité d’oxydes d’azote (NOx) présente dans les gaz échappement à l’origine notamment de la pollution atmosphérique à l’ozone est en baisse.
Et un énorme inconvénient
Reste que la vanne EGR, si elle réduit une partie de la pollution atmosphérique, en augmente une autre. La raréfaction de l’oxygène qu’elle provoque accroît la production de particules. Elle est donc équipée pour réguler les émanations et déterminer le meilleur compromis. Les gaz sont également refroidis pour diminuer la production de particules qui sont ensuite capturés par le filtre à particules. La vanne est reliée à un calculateur électronique du moteur qui permet d’optimiser sa gestion.
Des pannes possibles
Évidemment, la sophistication d’un système se heurte parfois aux limites de la fiabilité. Et la vanne EGR en est un exemple. Elle peut s’encrasser, voit totalement se colmater à force d’accumuler des particules, généralement chargées d’hydrocarbures imbrûlées et d’huile qui les agglomèrent. Résultat : elle peut se bloquer en position ouverte, ce qui provoque une importante perte de puissance du moteur et une augmentation des fumées. Dans ce cas, un simple décrassage de la vanne peut parfois suffire. Mais si elle est défectueuse, il faut la changer. Une opération qui doit être effectuée par un professionnel agrée et dont le coût peut s’élever à 1 000 euros environ.
Mais une vanne EGR peut également se bloquer en position fermée. Dans ce cas, le conducteur ne ressentira aucune différence au volant. Il sera simplement averti par un signalement de dysfonctionnement au tableau de bord, car les rejets polluants de sa voiture auront beaucoup augmenté. Il convient dans ce cas de tenter de débloquer la vanne ou de la changer. Une réparation qui permettra, évidemment, de moins polluer l’atmosphère, mais également de passer sans encombre le contrôle technique, puisqu’une vanne défaillante l’obligera obligatoirement à effectuer une contre-visite, avec un système fraichement réparé. Attention, en cas de défaillance, il faudra également veiller à faire nettoyer le filtre à particule, qui aura, durant tout le temps ou la vanne n’a pas fonctionné, assumé seul le rôle de dépollueur.