E-prototype : la petite électrique de Honda

Après avoir longtemps misé sur l’hydrogène pour ses motorisations d’avenir, Honda a dévoilé au salon de Genève l’e-prototype, une citadine électrique qui sera commercialisée en 2020. Future concurrente des Mini E Cooper, Peugeot e-208 et Renault Zoé, elle propose, contrairement à ces dernières, un designe innovant et plutôt réjouissant.

honda e-prototype

Longtemps, Honda a misé son avenir sur l’hydrogène, avec notamment, son modèle Clarity. Mais depuis 2017, le Japonais a viré de bord. Voyant que l’industrie automobile toute entière se tournait vers l’électrique à batterie, il ne pouvait rester absente du grand mouvement. La firme a donc présenté en toute hâte un concept-car loin de d’être achevé au salon de Genève de la même année. Deux ans plus tard, le prototype est de retour, dans une version ultra proche de la série qui, quant à elle, sera disponible dans une petite année. Et c’est un triple événement pour la marque puisque, non seulement cette citadine sera la première voiture électrique de la marque, de plus, elle dispose de technologies étonnantes, et est fidèles à la réputation de motoriste innovant de Honda. Mais surtout, elle a crée l’événement en Suisse en raison de son design, unanimement reconnu, et approuvé par les visiteurs.

E-prototype, un air de Honda N600

En observant l’e-prototype, on songe immédiatement aux anciens modèles emblématiques de la marque. Ses lignes évoquent les N360 et N600 qui ont frappé les esprits et établis la réputation du Japonais lorsqu’il a tenté, et réussi, à s’imposer dans les pays occidentaux. L’idée d’alors était de concurrencer la Mini anglaise, avec une auto de 3m de long, propulsée par des petits moteurs, mais dynamiques et costauds. C’est un peu avec la même idée, et espère t-il le même succès que la marque tente de renouer aujourd’hui. Son e-prototype est une citadine qui dispose de 200km d’autonomie, ce qui est assez peu pas rapport à ses concurrents. Sauf que les tesla, Hyundai Kona et autres Jaguar I-Pace, s’ils vont plus loins, sont aussi beaucoup plus lourds et beaucoup plus chers. Son autonomie relative, mais suffisante pour des déplacements urbains, elle les compense par une batterie de dernière génération qui a l’avantage de se recharger, à 80% de ses possibilités, en 30mn seulement. En plus, son moteur fixé sur le train arrière, transmet son énergie à ce même train. C’est donc une propulsion, avec tout le plaisir de conduite induit par ce mode de propulsion. Surtout avec la puissance au programme : 184ch, la même que le lourd SUV CRV de la même marque.

Neo retro dehors, high-tech dedans

Si les lignes de l’e-prototype respirent les temps anciens, son habitacle prend des allures futuristes, avec notamment, une planche de bord barrée de part en part d’une dalle totalement digitale. Ses ouvertures s’effectuent grâce à des poignées qui se rétractent automatiquement dans la carrosserie, comme sur une Tesla ou sur un range Rover Velar. Quant à ses rétroviseurs, ils sont électroniques, des caméras remplaçant les traditionnels miroir. Des équipements haut de gamme, pour une citadine électrique qui se place tout naturellement en concurrence des marques premiums. Et c’est là, l’une des spécificités de cette Honda.

Une offensive premium

Car si, sur le papier, les rivales de la petite Honda se nomment Renault Zoe, Smart EQ ou même Nissan Leaf, les véritables concurrentes de la petite japonaise n’existent pas encore. Pour le moment, les électriques des marques Premium (Jaguar I-Pace, Audi Etron, Mercedes EQ, Tesla S et X) sont de gros, lourds et chers SUV, ou des berlines tout aussi coûteux. Mais aucune citadine n’est à l’ordre du jour. Seule la Mini du groupe BMW veut se battre sur ce segment. Une raréfaction de l’offre qui s’explique par le fait que ces modèles coûtent chers à produire et restent chers à vendre. Pour que le Japonais, comme l’Anglo-allemand, qui souhaitent afficher leurs autos aux alentours de 35 000 euros y retrouvent leurs billes, ils devront vendre beaucoup de petites électriques. Un pari risqué, donc, pour l’un comme pour l’autre.

Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).