Facel Vega : le luxe Français de retour ?

Avec son luxe opulent, Facel Vega était devenu, en l’espace de dix ans seulement, le symbole de l’automobile de luxe à la Française. Disparue depuis 1964, la marque très haut de gamme donne à nouveau signe de vie en semblant vouloir déconfiner un nouveau modèle. 

facel vega

Facel Vega. Une marque automobile française hors du commun à jamais associée à l’écrivain Albert Camus qui trouva, en 1960, la mort à bord d’une FV3B conduite par Michel Gallimard. Quatre années plus tard, la marque Facel Vega s’éteignait à son tour, dix ans seulement après sa création. Mais depuis quelques jours, la toile s’enflamme. Il a suffi de quelques photos d’un concept aux lignes inspirées de la Facel Vega FV (des photos publiées sur le compte Instagram éponyme) pour que les amateurs de belles GT de l’âge d’or vibrent. Beaucoup entrevoient déjà un grand retour de la marque de sport et de prestige aux moteurs ronronnant au V8.

Facel Vega l’incarnation du luxe « made in France »

Cinquante-cinq ans se sont écoulés depuis la mise en liquidation, en 1964, de Facel Vega qui a été la dernière marque à faire vivre le luxe automobile à la française. Le vide laissé par le constructeur Facel (acronyme des Forges et Ateliers de Constructions d’Eure-et-Loir) n’a jamais été comblé. Cette signature aura, jusqu’au bout, et jusqu’à présent, marqué les esprits car ces automobiles avaient une classe folle et été adulées bien au-delà des frontières de l’Hexagone.

Un second retour dans un contexte difficile ?

Alors que la pandémie de Covid19 a fait son œuvre et que l’automobile fait l’objet d’un plan de relance, l’idée de voir ressusciter cette marque de luxe paraît surprenante. Pourtant, si l’on se réfère à l’Histoire, la toute première Facel n’était pas apparue non plus dans un contexte favorable. En 1956, la fiscalité automobile pénalisait les autos à grosse cylindrée. Pourtant, c’est à cette période-là que le prestigieux coupé Vega avait fait son entrée en scène. Et puisque l’association des deux noms sonnait bien, Jean Daninos (le frère de l’écrivain Jean Daninos) décide de baptiser sa marque Facel Vega.

Un luxe français inégalé

En dix ans (1954-1964), 2900 modèles ont été créés. Il faut dire que la production de Facel Vega évidemment hors de prix a débuté sur les chapeaux de roues. Des noms de modèles retentissent encore dans nos mémoires : la HJK500 avec son moteur de 5,9 litres ou encore la HK2 qui atteignait une vitesse de pointe de 245 km/h. Les célébrités comme Picasso, Ava Gardner (Facel Vega Excellence), François Truffaut, délaissent les marques Porsche, Ferrari ou Jaguar pour se jeter sur les Facel Vega, rendant la marque encore plus attractive. Une idée de silhouettes incroyables plane également encore à l’évocation de cette marque française de luxe. On pense aux grands phares verticaux inimitables des Facel Vega, à leur mini-aileron à l’arrière et à leurs larges pare-brise. Dans l’habitacle, les cuirs délicats et les multiples cadrans façon cockpit de Caravelle noyés dans la ronce de noyer, affolent. Restait à trouver une mécanique à la hauteur. Ce sont les énormes V8 fournis par Chrysler, bien plus ronflants et puissants que les moteurs français, qui se logeront sous le capot de ces autos au charme singulier. 

Une Facel vega virtuelle

Si la marque Facel Vega renaissait, cela nous changerait des Allemandes. Néanmoins vu la concurrence sur le marché du haut de gamme et le niveau technologique requis il faudra des partenaires financiers très solides pour relancer une telle marque d’une façon pérenne. Pour l’heure, seules d’énigmatiques infos se présentent. Plane l’ombre de modèles emblématiques comme les Facel V, II et HK 500. Annonciateur d’un futur modèle ? Ou n’est-ce qu’un simple appel au rêve par contraste avec un univers automobile tristounet ?

Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).