Attelage : bien acheter pour mieux tracter

Une remorque, une caravane ou un bateau sont parfois lourds. Pour ne pas abîmer la voiture qui va les tracter, ou se mettre en infraction, mieux vaut bien la choisir. Conseils.

Attelage

Il ne suffit pas d’installer un crochet à l’arrière de sa voiture pour la transformer en un engin capable de tracter n’importe quel attelage de n’importe quel poids. Pour remorquer correctement un plateau équipé d’une moto, d’un jet ski ou d’une autre voiture, voir pour tirer une caravane ou un bateau, une auto doit être à la hauteur de la situation. Et, parfois, être capable de tracter une masse plus lourde qu’elle. C’est une situation qu’il faut envisager lors de l’achat de la voiture. Plusieurs critères déterminent les capacités de l’auto en question.

Le couple : un point déterminant

Pour éviter d’abîmer l’embrayage d’une voiture, et dans une moindre mesure son moteur, ce dernier doit être puissant. Mais non pas en nombre de chevaux, mais en Newton-mètre. C’est le couple, une notion qui exprime la puissance maximum disponible à un régime donné. Ainsi, certains moteurs essence puissants ont un couple qui n’est efficace qu’à haut régime. Alors que la plupart des blocs diesel ont un couple utilisable sur toute la plage de régime. Ce sont donc ces derniers qu’il faut privilégier, de manière à pouvoir « arracher » la remorque ou caravane jusqu’à une vitesse de roulage correcte. Cet effet de couple maximal peut se retrouver sur certains moteurs essence, mais ce sont plutôt des V6 ou V8, gourmands en carburant.

Propulsion : la transmission gagnante

Lorsque le moteur est choisi, il faut se pencher sur la transmission de la voiture. La plupart de celles qui sont abordables sont en mode traction. Mais ce n’est pas la solution idéale. Pour conserver une bonne motricité, mieux vaut disposer d’une propulsion. Pour une raison simple : le poids à tracter est à l’arrière, ainsi que les roues motrices. Elles auront donc d’autant plus de facilité à entraîner la remorque.

4×4 : la solution idéale

Si la propulsion constitue une bonne formule, le 4×4 est idéal. Car dans ce cas, la puissance du moteur est répartie sur les quatre roues et le tractage en est facilité. Certes, certains SUV sont disponibles en version quatre roues motrices. Mais attention : ce sont des systèmes qui ne se déclenchent qu’au moment ou l’une des roues perd de son adhérence. Tout le reste du temps, ces autos fonctionnent comme des tractions classiques. Pas très efficaces, donc.

Le pick-up : le roi des tracteurs

Reste que les 4×4 purs et durs, ceux qui se verrouillent en position 4×4, sont aujourd’hui très chers, car, de par leurs moteurs ultra-coupleur, ils sont soumis à un malus qui peut dépasser 10 000 euros. Tous, sauf un type de tout terrain : le pick-up. Sa benne le classe dans les voitures professionnelles, même lorsqu’il est acheté, et utilisé, par un particulier. C’est l’engin idéal pour tracter une remorque ou une caravane, d’autant que la plupart d’entre eux sont prévus pour tirer près de trois tonnes.

Permis, assurance : les bons papiers dont il faut disposer

Lorsque le bon véhicule est acheté, encore faut il veiller à la légalité du tractage. Si le PTAC (poids total en charge) de la remorque est inférieur ou égal à 750 kg, le permis B suffit. C’est pour cette raison que de nombreuses caravanes ne dépassent pas ce poids. Au delà de cette masse, le permis B reste valable à condition que le poids de la voiture avec remorque ne dépasse pas 3,5 tonnes. La masse moyenne d’une voiture étant de 1,5 tonnes, la marge est assez grande. Au delà de ce poids, il faudra passer un permis E destiné à la conduite de petits poids lourds. En ce qui concerne l’assurance de l’auto, comme pour le permis, elle est garantie jusqu’à 750 kg de tractage. Au-delà, il faudra contracter une extension, faute de quoi, en cas d’accident, la voiture, comme sa remorque, ne sont pas couverts.

Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).