Alfa Giulia GTAm
La marque de Milan a profité du Grand Prix de F1 d’Imola, pour dévoiler au grand public son Alfa Romeo sportive, la Giulia GTAm. Avec sa sœur, la GTA, la Giulia GTAm se veut l’héritière de la Giulia Gran Turismo Alleggerita de 1965, l’un des modèles les plus réussis de l’histoire d’Alfa Romeo. Et devinez la couleur de la bête qui sera officiellement lancée dans les prochaines semaines ? Rouge, évidemment.
Rouge Alfa : l’âme du constructeur italien
Force est de reconnaître qu’on ne peut pas les imaginer dans une autre livrée. C’est une seconde nature. Comme le vernis rouge du voisin Ferrari, la couleur pourpre constitue l’âme du constructeur italien. Chaudement latin et hautement passionnel, le rouge Alfa se teinte de la dimension chaleureuse et sentimentale de l’Italie. Une couleur que nos rétines associent forcément à la bella machina, mais dont les origines sont plus nationalistes que chromatiques.
Alfa :Origine nationaliste
Au début du XXème siècle, au-delà de leur marque, les pilotes couraient pour leur pays. Comme le premier sport collectif venu, la course auto était une sérieuse affaire de rivalité entre pays européens. Chaque dimanche, jusqu’au deuxième conflit mondial, les vertes anglaises se battaient contre les Bugatti bleues françaises, les blanches, puis grises allemandes d’Auto-Union et les rouges transalpines.
Intérêts économiques
Le rosso corsa (rouge de course) passant plus souvent que les autres en tête sous le drapeau à damier, les Italiens s’attachèrent naturellement à cette couleur fétiche qui ornait les Ferrari, Maserati et autres Alfa Romeo. Et la tradition s’est perpétuée bien après-guerre. Seulement, aux intérêts nationaux se sont succédé les intérêts économiques privés des différents constructeurs. Pas question pour autant d’abandonner la couleur victorieuse. Mais il a bien fallu se démarquer des rivales. Pour Maserati et Lancia, partis petit à petit vers d’autres sentiers que ceux d’une piste de course, l’abandon du rouge ne fut pas trop douloureux. Certes leur rouge restait au catalogue, mais sans plus d’inspiration.
Rosso corsa
En revanche, le sport auto étant dans l’ADN de Ferrari la Maranellienne et de la milanaise Alfa Romeo, pas question d’en finir avec le rosso corsa. Alors chacun a nuancé le sien, chacun a démarqué son carmin de celui du copain. Et au fil du temps, celui des Alfa a évolué. D’une teinte légèrement orangée dans les années 60, une couleur déterminée par le couturier de l’automobile transalpine Pininfarina, il s’est encore transformé quatre décennies plus tard. Par le biais d’un bien curieux échange.
Rouge plus sombre
Lorsque les Ferrari ont arboré un carmin aux teintes légèrement claires, Alfa s’en est allé chercher un rouge plus sombre. Il l’a inauguré sur l’une des plus belles carrosseries -à défaut de mécanique fabuleuse- que la maison n’a jamais produites : la 8C Competizione de 2003. L’auto, aussi rare et chère soit elle, a engendré de nombreuses petites Alfa de la même couleur, jusqu’aux Giulietta et 4C d’aujourd’hui, en fixant les codes stylistiques des Alfa d’aujourd’hui.
Résister au blanc
Mais les goûts et surtout les couleurs ont évolué. Le blanc a supplanté le rouge dans les ventes du Milanais depuis 5 ans. Comme nous l’évoquions ici il y a quelques mois, le 68e rapport annuel sur la popularité des teintes automobiles dans le monde publié par Axalta, un des principaux fournisseurs mondiaux de peintures liquides et en poudre, montre en effet que les couleurs automobiles les plus répandues sur les routes aujourd’hui sont le blanc (38 %), le noir (19 %) et le gris (15 %). La teinte rouge n’arrivant qu’en 5ème position avec un petit 5%… Mais que sa carrosserie soit bleue de Chine, noire d’ébène ou vert laitue, le cœur d’une Alfa sera toujours rosso corsa.