Ineos Grenadier : le 4×4 anglais sera fabriqué en France
Le tout-terrain Ineos Grenadier du milliardaire anglais qui entend renouer avec les fondamentaux du 4×4, sera finalement fabriqué dans l’usine Smart de Hambach en Moselle que Mercedes s’apprête à fermer.
Le démarrage de l’aventure de la marque Ineos
On ne connaît de lui que quelques photos, mais on sait déjà où et quand il sera fabriqué. Lui c’est L’Ineos Grenadier, un nouveau modèle pour une nouvelle marque. Ce 4×4 pur et dur se veut une réponse à la quasi-disparition de ce type d’auto, un retour aux basiques de la simplicité mécanique. Il est initié par le groupe chimique britannique Ineos et surtout par son tonitruant PDG, Jim Ratcliffe.
Le milliardaire (et première fortune anglaise) a décidé un soir, et sur un coup de tête, de se lancer dans l’aventure automobile, alors qu’il prenait un verre dans un pub de Londres baptisé Grenadier. Le nom de son premier modèle était tout trouvé.
Ineos Grenadier : le frère jumeau du Defender
Cet Ineos Grenadier ressemble comme deux gouttes d’eau au Land Rover Defender 3 et pour cause. Ratcliffe a tenté a racheté la licence du vénérable 4×4 britannique, mais devant le refus de la marque, qui vient d’ailleurs de lui donner un descendant, il a fait concevoir par ses équipes une ligne très proche, tout en évitant de tomber sous le coup du plagiat.
Mais la voiture reste néanmoins fidèle au concept d’origine : un châssis échelle sur lequel vient se fixer une coque, et des ponts rigides à l’avant comme à l’arrière. Un gage d’excellentes possibilités d’évolution en off-road, mais de plus piètres capacités routières : le cocktail de tous les 4×4 purs et durs.
L’hydrogène à la rescousse
Côté moteurs, Ineos s’est tourné vers BMW qui doit les fournir des 6 cylindres essence et diesel. Quant à la boite de vitesse, elle est signée ZF et c’est une boite auto à huit rapports classiques auxquels devraient s’ajouter des rapports courts, comme tout crapahuteur qui se respecte.
Cette architecture très traditionnelle devrait néanmoins être complétée par une technologie plus moderne. En effet, Jim Ratcliffe vient de signer un accord de coopération avec Hyundai. Il stipule qu’Ineos peut acheter et utiliser le système de propulsion à hydrogène coréen, celui-là même qui équipe le Nexo et qui a permis à Hyundai de devenir le leader mondial dans ce domaine.
Une domination qu’il faut relativiser, puisque le SUV ne s’est vendu qu’à 7 500 exemplaires à travers le monde l’an passé. A titre de comparaison, Porsche a vendu plus de 9 000 de ses 911 l’an passé, rien qu’en France. Reste que nombre de marques misent sur l’hydrogène et voient dans ce système une technologie d’avenir.
La Moselle remporte le marché
En attendant, le patron d’Ineos a dû se mettre en quête d’une usine pour fabriquer ses tout-terrains vrais de vrais. Des premiers contacts ont été pris avec le Portugal, qui se disait prêt à accueillir l’unité de production qui doit, en année pleine, produire 25 000 Grenadiers, dont quelques versions pickup.
Mais le boss a changé d’avis lorsque Ford a décidé de fermer son usine du Pays de Galles. L’affaire semblait conclue, lorsque, l’été dernier, Daimler-Benz, propriétaire de Mercedes et de Smart décide de fermer son usine de Hambach qui fabrique les petites Smart Fortwo et Forfour.
Ratcliffe se met sur les rangs et en échange d’une promesse, celle de conserver 1 300 des 1 500 salariés, il obtient du constructeur allemand, un marché intéressant : il pourra continuer d’assembler des Forfour jusqu’en 2024, et produira les faces avant du Mercedes EQC, le SUV électrique de la marque. Marché conclu. Car pour l’Anglais, cet accord est une bonne façon pour sa nouvelle marque d’assurer ses arrières le temps du lancement du Grenadier dont la production doit démarrer fin 2021.