Essai voiture

Maserati Levante Trofeo : un joujou extra

Puisque le charismatique Maserati Levante n’offrait pas une motorisation digne de son rang, le Maserati Levante Trofeo se dope et se dote d’un V8 biturbo qui plaira aux amateurs fortunés de pachydermiques SUV.

Maserati Levante Troefeo

Compliqué de regarder débouler d’un bon œil un gros SUV survitaminé qui n’a cure de l’empreinte carbone en cette période de transition écologique accélérée. Lourd, bourré d’amphétamines et teinté d’un esprit m’as-tu-vu, le Maserati Levante Trofeo est pourtant un cas d’école car, sous son capot, il abrite une mécanique à part : un noble V8 3.8 litres bi-turbo, digne de la grande histoire de la marque et sans doute capable de pérenniser ses premiers succès. Car, mine de rien, l’imposant SUV Levante représente à lui tout seul plus de la moitié des ventes de la maison Maserati dans le monde. C’est dire si la marque au Trident ne regrette pas d’avoir emboîté le pas à Mercedes-Benz, BMW et Audi en lançant, en 2016, son premier SUV. Et, pour raviver sa côte d’amour auprès des amateurs d’engins de caractère, il fallait renforcer son attrait. Chose faite et bien faite avec ce fameux V8 tant attendu. Car, si au premier semestre 2019, il s’est vendu 1.776 exemplaires du Maserati Levante en Europe, contre seulement 937 berlines Maserati Ghibli et 139 Quattroporte (source : JATO Dynamics), ces trois modèles flamboyaient déjà moins qu’en 2018. Résultat des courses : Maserati affiche cette année des pertes record et une marge négative de – 13,3 % (contre + 6,7 % en 2018). La marque au Trident espère donc revenir à flot avec ce Trofeo au nom de vainqueur.

Maserati Levante Trofeo : un SUV catapulte

Le Maserati Levante Trofeo, qui se distingue du Levante classique par un petit logo et ses ouïes de refroidissement, renvoie gentiment dans ses cordes l’élégant Levante qui se contentait d’offrir un V6 bi turbo hérité de la Ghibli et développant, au choix, 350 ou 430 chevaux. Avec un V8 travaillé par Ferrari sous le capot, le Maserati Levante Trofeo devient un SUV catapulte : 580 chevaux pulsent sous son charmant museau. La boîte automatique ZF à 8 rapports fait le job. Réactive, elle injecte 730 Nm de couple et propulse la jolie bête avec l’une des sonorités les plus enivrantes du segment, d’une courbe à une autre, au zest d’un éclair. Les accélérations scotchent littéralement au siège et les montées en régime à l’ancienne font de cette Maserati-là, un SUV grisant et extrêmement attachant. D’autant que malgré ses deux tonnes (2170 tonnes plus précisément), les freins ralentissent remarquablement l’engin, lequel dévoile d’ailleurs une agilité étonnante grâce à sa transmission intégrale qui renvoie, s’il le faut, la totalité du couple sur le train arrière. Sur circuit, il suffit d’enclencher le mode Corsa pour pimenter drôlement la conduite sportive en faisant sauter toute assistance. Ultra confortable, le Maserati Levante Trofeo n’oublie pas de cajoler ses heureux passagers. Le châssis, rabaissé et raffermi, est resté prévenant pour les vertèbres. Accueillant, il l’est tout autant : si l’on excepte la 5ème place toujours sacrifiée, le SUV italien au moteur époustouflant est habitable, et son coffre revendique 580 litres de volume utile. L’habitacle offre un charme italien et si certains commodos respirent la grande série et que la planche de bord n’est pas la plus moderne qui soit, les matériaux choisis sont très chaleureux. Evidemment, le Maserati Levante Trofeo est gourmand : compter plus de 20 litres au 100km. D’où un malus écologique de 10 500 euros. Une paille en comparaison de son prix qui débute à 158 000 euros. Le prix de l’exclusivité. Même s’il y a encore plus cher sur le marché : la Lamborghini Urus et la Bentlay Bentagaya qui boxent dans la catégorie supérieure. 

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Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).