Essai voiture

Grenadier Ineos : le 4×4 sans chichi

Dans la famille des 4×4 rustiques, il y a le nouveau Ford Branco, le Mercedes Classe G et désormais le Grenadier d’Ineos Automotive. Une toute jeune marque Britannique qui nourrit de grandes ambitions et compte bien se démarquer avec un franchisseur facile à vivre, rustique et dépouillé.

C’est dans une industrie en plein marasme lié à la pandémie de Coronavirus, que le groupe britannique Ineos du milliardaire Jim Ratcliffe a décidé de présenter son 4×4 baptisé Grenadier (du nom du bar dans lequel est né le projet en 2017). Fin 2021, la production de ce véhicule devrait démarrer dans une usine du Pays de Galle. Le groupe britannique du milliardaire Jim Ratcliffe (34 entreprises et plus de 22 000 employés à travers le monde), qui possède notamment le football club de Nice, a eu envie de s’inscrire dans la veine du Land Rover Defender qui a cessé d’être produit en 2016 à cause des normes anti-pollution, des coûts de fabrication mais également à cause de la sécurité à bord du véhicule. Et c’est dans un pub « Le Grenadier », autour d’une pinte de bière, que le PDG du groupe pétrochimique Ineos a eu l’idée de mettre sur roue ce projet de 4×4 dépouillé et ultra-résistant qui serait, en quelque sorte, l’héritier du Defender déchu. Physiquement, les ressemblances entre les deux véhicules sont frappantes. Mais il y a tout de même quelques différences au niveau du capot notamment. Celui du defender est plus arrondi et moins volumineux que celui du Grenadier.

Sur ce marché de niche, la concurrence ne sera pas trop rude pour le Grenadier Ineos Automotive : quelques pick-up en France, le Toyota Landcruiser et le nouveau Ford Branco. Aux Etats-Unis, en revanche, pays des franchisseurs, il y aura plus d’adversaires.

4×4 Grenadier : Un petit côté Defender

Le plastique noir mat de protection est omniprésent, même sur les portes avec une ligne continue qui intègre les poignées. A l’avant, les deux phares ronds à chaque extrémité sont identiques, pour pouvoir les remplacer facilement en cas de besoin et réduire les coûts. Des feux additionnels sont placés au centre, sur une calandre en nid d’abeille. A l’arrière, les feux sont également similaires entre eux pour un remplacement facile. Une roue de secours de bonne taille est placée sur la grande porte du coffre à ouverture façon « frigo », tandis qu’une plus petite porte intègre l’échelle qui monte au toit afin de charger des objets. Cette petite porte s’ouvre en premier et permet de glisser dans le coffre les petits objets sans ouvrir de grand hayon.

Des moteurs BMW

Le Grenadier hérite d’une architecture à l’ancienne. Fidèle aux principes du 4×4 rustique, il est construit sur un châssis échelle qui sera fabriqué au Portugal. Il bénéficie de différentiels verrouillables et d’une transmission intégrale permanente. Le 4×4 est équipé d’une boîte de vitesses automatique ZF à huit rapports et de moteurs 6-cylindres BMW fabriqués en Allemagne. Afin que le Grenadier soit le plus pratique et facile à vivre possible, il se veut  « facilement réparable » et avec un habitacle qui se lave au jet. Sa charge utile est d’une tonne et sa capacité de traction de 3,5 tonnes. Toby Ecuyer, directeur du design d’Ineos Automotive, explique que le 4×4 « fait ce dont vous avez besoin, rien de plus. Pas de chichi ».  Le 4×4 proposera également de nombreux accessoires afin de le personnaliser à souhait, à l’extérieur comme dans l’habitacle.

Création d’emplois

La création de l’usine de Bridgend, au Pays de Galles, doit permettre la création de 200 emplois immédiat puis plus de 500 sur le long terme. Une usine d’assemblage, au Portugal, produira aussi des composants de châssis et de carrosserie. Ineos espère créer à terme un demi millier emplois supplémentaires grâce à cette installation. 

L’arrivée du 4×4 Grenadier sur le marché est prévue fin 2021, d’abord en Europe puis plus tard dans le reste du monde. Le groupe espère fabriquer d’ici quelques années 25.000 véhicules par an, à pleine capacité. Si aucun prix n’a été officiellement dévoilé, Le Financial Times évoquait un tarif de 33 000 euros environ. C’est un peu cher le 4×4 sans chichi…

Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).