Les dashcams : des caméras embarquées utiles ou gadget ?
Pour prouver sa bonne foi en cas d’accident de la route, il peut être intéressant d’investir dans une dashcam. Ces caméras fixées au tableau de bord sauvegardent les images lors de l’impact et peuvent servir de preuve lors d’un procès. Un gadget essentiel pour lutter contre les fraudes à l’assurance et les délits de fuite ?
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Dashcams : un succès international
Le terme « dashcam » est la contraction de dashboard, tableau de bord en anglais, et de caméra. À l’origine, ces petits boîtiers équipaient les voitures de police aux Etats-Unis et filmaient les interventions des forces de l’ordre pour éviter les contestations. Mais face à l’augmentation des accidents de la route et des fraudes à l’assurance, les particuliers ont adopté ces gadgets pour avoir des preuves en cas d’accident non responsable. Les dashcams sont notamment devenues incontournables en Russie où la corruption oblige les automobilistes à se protéger eux-mêmes. De plus en plus de Français suivent cette tendance : près de 370 000 boîtiers auraient été vendus en France en 2014 selon l’UFC-Que-Choisir. En plus de leur application en cas d’accident, les dashcams permettent également de capturer tout événement exceptionnel et surprenant pouvant survenir sur la route.
Fonctionnement de la caméra embarquée
Le boîtier de la dashcam s’installe généralement sous le rétroviseur central grâce à une ventouse. À l’instar du GPS, il se branche sur l’allume-cigare grâce à un cordon. La caméra filme en continu jusqu’à ce que la carte SD soit pleine. S’il n’y a rien à signaler, les anciennes données sont automatiquement écrasées par de nouvelles données. Mais en cas de violente accélération ou d’impact, l’appareil sauvegarde les images que le conducteur peut ensuite transférer sur son ordinateur. De cette façon, il est possible de récupérer des informations utiles comme des plaques d’immatriculation, des panneaux et des feux de signalisation. En France, une dashcam coûte entre 30 et 300 € selon les fonctionnalités du modèle choisi. Il est possible de se procurer un de ces boîtiers sur les plates-formes de vente en ligne.
Des preuves pour la justice mais pas pour les assurances
Malheureusement, les images des dashcams ne sont pas toujours considérées comme des preuves valables. L’article 427 du Code de procédure pénale prévoit que le juge décide au cas par cas de la recevabilité des preuves. En pratique, les vidéos sont effectivement prises en compte par les tribunaux. Cependant, les assurances françaises sont plus méfiantes à l’égard des dashcams. Contrairement à ce qui se fait en Angleterre, elles refusent de proposer des baisses de cotisation aux assurés qui s’équipent de ce type de boîtiers.
De son côté, le gouvernement voudrait imposer une boîte orange sur le modèle de la boîte noire qu’on trouve dans les avions. Il ne s’agirait pas d’une caméra mais d’un « enregistreur » chargé de fournir les données techniques de la voiture avant un accident comme la vitesse de conduite ou encore le port de la ceinture. Si le gouvernement dit vouloir responsabiliser les usagers et analyser les comportements sur la route afin de les améliorer, les conducteurs pourraient y voir une entrave à leurs libertés.