Le Hummer revient, et il est d’humeur électrique
GMC a fait ressusciter la marque Hummer en lui donnant une image plus vertueuse. Comment ? En concoctant le premier supertruck entièrement électrique au monde : le Hummer EV.
Un engin militaire abandonné recyclé en électrique pour faire plaisir à quelques rappeurs trop vite enrichis. C’est ce qu’a concocté GMC en développant le nouveau Hummer 100% électrique. Disparu en 2009 avec une image très négative parce qu’il consommait, notamment, 20 l/100km, le Hummer revient avec le châssis d’un camion HD modifié (celui du monstrueux Sierra 2500 HD) et un peu plus de 1000 ch sous le capot. De quoi faire triper les écolo en mal de sensation au volant et qui ne déverseront pas une goutte d’essence à son bord. Un pied de nez aussi à Tesla qui a dévoilé son Cybertruck il y a quelques mois. Et une façon également d’attendre de pied ferme la concurrence : au Pays des Cow-Boys, plusieurs autres monstres conçus par Ford ou encore Rivian lorgnent, en effet, le marché des pick-up électriques. Un segment difficile à zapper aux États-Unis : en avril, les ventes de pick-up dépassaient celles des voitures particulières.
Hummer EV : une inclinaison pour les superlatifs
L’utilitaire « zéro émission » reprend de son ancêtre militaire une certaine inclination pour les superlatifs. A commencer par les investissements que cela suppose : General Motors (maison-mère de GMC) va dépenser 2,2 milliards de dollars (1,86 milliard d’euros) pour adapter son usine de Detroit-Hamtramck dans le Michigan au Hummer EV. Autre indice de démesure : ses dimensions. Le truck américain mesure 5,51 m de long et fait 2,20 m de large. Sa garde au sol atteint 404 mm, de quoi installer une échelle. Quant à ses trois moteurs, ils développent 1014 ch. De quoi réaliser les chrono d’une supercar : 3s sur l’exercice du 0 à 60 mph (96 km/h). Une vraie fusée. Et ce n’est pas fini. Le pick-up est équipé de quatre roues motrices et directrices. Comme sur d’autres véhicules à roues arrière directrices, les roues avant et arrière tournent dans des sens contraires à petite vitesse pour améliorer la maniabilité et, lorsqu’il faut optimiser la stabilité, dans le même sens quand on roule vite. Mais le Hummer EV dispose en plus d’un mode « crabe » (crabwalk) qui, à faible allure, fait tourner les quatre roues en parallèle afin de permettre à l’engin de se mouvoir en diagonale. Le pick-up modernisé qui intègre des caméras, un système d’infotainment ou des fonctionnalités de conduite autonome, ne redoute pas la traversée de cours d’eau jusqu’à 60 centimètres de profondeur. Pas plus que les terrains les plus chaotiques grâce une suspension pneumatique adaptative permet aussi de relever le véhicule d’environ 15 centimètres. Enfin, la batterie « Ultium » développée par GM et LG Chem offre une autonomie considérable : jusqu’à 563 kilomètres.
La cible Tesla
Niveau design, le Hummer EV détonne. Ses concepteurs ont opté pour une apparence assez futuriste sans tomber non plus dans l’exagération comme l’a fait Tesla avec son Cybertruck, qui est bien évidemment la future cible de cet engin made by GMC. Malgré ses lignes modernisées, le Hummer EV demeure comparables aux camionnettes à essence en vente sur le marché. Petite surprise : les panneaux de toit transparents se retirent histoire de rouler cheveux au vent et d’ajouter une note poétique à ce mastodonte.
Sans le moindre malus
La production du GMC Hummer EV débutera à la fin de l’année 2021 à l’usine de General Motors à Hamtramck au Michigan. Le tarif reste autant démesuré que l’engin : 112 595$. Aux Etats-Unis, cela n’a vraisemblablement pas rebuté les futurs acquéreurs car toutes les précommandes ont été vendues en 10 minutes. Les automobilistes européens devront se tourner vers des importateurs indépendants s’ils souhaitent acquérir le Hummer EV. Bonne nouvelle pour les amateurs du genre : comme ce mastodonte est électrique, il devrait échapper au malus automobile sur le poids que prépare le gouvernement français. Si d’aventure il est importé dans l’hexagone.