Voitures électriques : les batteries polluantes interdites en 2027
Alors que les ventes de voitures électriques s’apprêtent à exploser, un nouveau texte obligeant les constructeurs à proposer des batteries plus écologiques vient d’être concocté. En 2027, certains modèles dont les batteries polluantes ne correspondent pas aux normes fixées, pourraient ainsi être interdits.
Le boom annoncé des « voitures propres » va s’accompagner de mesures drastiques. Alors que les modèles thermiques vont être interdits à la vente en 2035, les voitures électriques vont à leur tour être encadrées par une réglementation sévère portant sur la production et le recyclage des batteries. Car, on le sait, un véhicule électrique produit, lui aussi, de la pollution : minière (lithium, cobalt, cuivre, aluminium) et de gaz à effet de serre. Les batteries polluantes constituent donc une menace pour l’environnement. Du coup, la législation encadrant les batteries en Europe qui date de 2006, doit se mettre à la page et devenir plus strict. Un projet de nouveau texte de 142 pages vient d’être rédigé. L’objectif : contraindre les constructeurs à proposer sur le marché des batteries plus durables et fabriquées de manière plus écologique. Ce texte plus strict à l’étude, pourrait ainsi balayer certains modèles du marché.
Un calendrier bien fourni
Le calendrier des mesures encadrant les batteries polluantes des autos électriques Juillet 2024 est déjà mis en place. Dès 2024, il faudra que les constructeurs auto déclarent les émissions de CO2 des batteries. En janvier 2026, place à l’étiquetage énergétique des batteries puis, en janvier 2027, à l’annonce des teneurs en cobalt, plomb, lithium ou nickel recyclé. En juillet 2027, ce sera la mise en place d’un plafond d’empreinte carbone maximum et en janvier 2030, l’intégration d’un seuil minimum de matériaux issus de la valorisation de déchets. Enfin, en janvier 2035 aura lieu la hausse du seuil minimum de matériaux recyclés.
Les usines françaises de batterie avantagées
Avec un plafond d’empreinte carbone à respecter, certains modèles électriques avec des batteries polluantes produits en Chine pourraient se voir interdits. A contrario, les véhicules à watt produits dans les nouvelles usines de batterie en France pourraient être favorisées par cette réglementation. Fort heureusement, la production d’électricité dans l’Hexagone est fortement décarbonée ce qui pourrait nous donner une longueur d’avance sur un pays comme l’Allemagne. Alors que la Dacia Spring, la gamme MG ou le BMW iX3 qui sont entièrement produites en Chine pourraient se retrouver coincés par un plafond d’empreinte carbone trop exigeant à respecter, les futures usines de batteries de Renault à Douai ou de Stellantis à Douvrin, pourraient, en revanche, être favorisées.
Calculer les émissions de CO2 des batteries polluantes
A l’instar des pneus, un étiquetage devrait voir le jour en 2026 afin d’informer sur la « performance énergétique » des batteries en fonction de leur empreinte carbone. Ce système permettra aux consommateurs de mieux se repérer. En 2027, l’Union Européenne introduirait alors un plafond d’empreinte carbone maximum à respecter, sous peine de subir une interdiction pure et simple de mise sur le marché. Avec l’instauration de la notion d’empreinte carbone, les fabricants d’accumulateurs seront donc obligés de calculer les émissions de CO2 engendrées par la production de leurs batteries.
Le recyclage des batteries encadré
La question du recyclage est également cruciale : certains matériaux rares et chers, présents dans les batteries, sont quasi introuvables en Europe. En limitant le recours à certains matériaux quasi introuvables sur notre continent, cela devrait permettre à l’Europe de s’affranchir un peu d’un pays comme la Chine. En 2027, afin d’endiguer les problèmes environnementaux générés par l’extraction de métaux rares, les fabricants de batteries devront communiquer sur la teneur en plomb, lithium, nickel ou cobalt recyclé présente. Et à partir de 2030, il faudra même intégrer un seuil minimum de matériaux issus de la valorisation de déchets. Renault a déjà pris le bon virage en signant un partenariat Green-Up, une start-up tricolore qui utilise des batteries de seconde vie pour des usages variés.