Que risque-t-on à conduire sans permis ?
Près de 700 000 automobilistes conduiraient sans permis en France. Mais ce chiffre doit être plus important puisqu’il se base sur les conducteurs qui ont été pris la main dans le sac. Un phénomène en hausse de 30% sur les 5 dernières années. Mais conduire sans permis est un délit qui peut avoir de lourdes conséquences pénales et financières.
En dix ans, le nombre d’automobilistes français conduisant sans permis a doublé. Parmi eux, plus des deux tiers ne se sont même jamais présenté à l’examen du permis de conduire. Pourtant, cette infraction peut coûter cher, dans tous les sens du terme, aux conducteurs arrêtés sans permis. Un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende ainsi que le véhicule confisqué. Dans l’hexagone, conduire sans permis ou sans assurance, voire les deux, est un véritable fléau. En 2016, 4,2 % des conducteurs impliqués dans un accident mortel et 2,6 % de ceux impliqués dans un accident corporel circulaient sans permis valide.
Pourquoi la peur du gendarme ne fonctionne-t-elle plus ? Quelles sont les raisons pour lesquels les automobilistes préfèrent jouer avec le feu plutôt que d’être en mesure de présenter un permis de conduire à jour ? Enfin, quelles solutions seraient efficaces pour faire baisser ce chiffre qui ne cesse de monter en flèche ?
Un permis de conduire trop cher
Première piste pour expliquer ce phénomène de la conduite sans permis : le coût pour passer l’examen. En effet, pour obtenir le précieux sésame, il faut compter en moyenne 1800 euros. Il s’agit tout simplement du permis le plus cher d’Europe. Aux Etats-Unis, le permis coûte à peine 80 euros avec un délai d’attente d’une petite semaine. Du coup, en France, Les 2/3 des automobilistes sans permis, principalement des jeunes (18-24 ans), n’ont jamais passé l’examen en raison de son prix trop élevé. Une réforme de l’examen du permis de conduire semble donc s’imposer.
Le système du permis à point
La recrudescence du nombre d’automobilistes conduisant sans permis peut également s’expliquer par le fait que les automobilistes ne consultent pas régulièrement combien il leur reste de points sur leur permis. 1/3 des conducteurs ont perdu leurs points au fur et à mesure des contrôles et infractions jusqu’à arriver à un solde nul. En 2017, environ 120 personnes ont perdu leur permis point par point. Certains envisagent des solutions comme présenter ses identifiants avant de prendre le volant.
Conduire sans permis : ce que l’on risque
Véhicule immobilisé, un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. Voilà ce que risque un automobiliste conduisant sans permis. Autant dire qu’il vaut mieux ne pas prendre cela à la légère : la conduite sans permis constitue un délit, lequel sera donc inscrit sur le casier judiciaire de l’automobiliste.
Afin de désengorger les tribunaux, l’amende forfaitaire de 800 euros effective depuis 2017 est majorée à 1600 euros si elle n’est pas réglée dans les quinze jours. Si l’automobiliste fait l’objet d’une récidive, c’est 30 000 euros d’amende et jusqu’à deux ans d’emprisonnement. Evidemment, un permis de conduire suspendu, invalidé ou annulé fait également l’objet de réprimandes : 2 ans d’emprisonnement et 4500 euros d’amende. Plus grave : l’usage de faux permis qui est lourdement puni par 75 000 euros d’amende et 5 ans d’emprisonnement.
Conduire sans permis, c’est aussi le risque de ne pas être couvert voire de devoir des sommes exorbitantes en cas d’accident. S’il se blesse au cours d’un accident, un automobiliste sans permis n’est pas indemnisé et l’assurance en droit de résilier son contrat. Si le conducteur blesse d’autres personnes, l’assurance peut tout à fait se retourner contre lui et exiger qu’il rembourse la totalité des sommes avancées. Enfin, si, cerise sur le gâteau, l’automobiliste n’a ni permis de conduire ni assurance, il devra rembourser la somme au Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO). Ces sommes peuvent être très importantes en cas d’accident grave et nécessiter un remboursement durant une vie entière.