Volvo et Renault : vitesse limitée à 180 km/h
Renault est le second grand constructeur à annoncer qu’il va brider ses modèles à 180 km/h. Signe que les temps changent…
Avis à tous ceux qui se prennent pour Fangio au volant. Rouler bien au-delà de la vitesse autorisée ne sera plus possible avec les modèles Volvo, Renault, sûrement Dacia mais pas Alpine. La marque au Losange roule sur les traces du constructeur suédois qui a bridé ses modèles à 180 km/h depuis 2020 sans que cela n’ait d’impact sur les ventes. « La vitesse sera plafonnée, elle ne dépassera pas les 180 km/h, quel que soit le modèle de Renault », a ainsi annoncé le patron de la marque au losange Luca de Meo, lors de l’assemblée générale des actionnaires, le 23 avril.
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Limitation à 180 km/h : objectif « zéro mort »
En plafonnant la vitesse de pointe à 180 km/h quel que soit les modèles, Renault veut faire un grand pas en matière de sécurité routière et montrer que les constructeurs automobiles ont la responsabilité d’améliorer la sécurité routière. Aujourd’hui, un accident sur trois est dû à une vitesse excessive et c’est la première cause de mortalité en ville. Volvo, avant-gardiste en matière de sécurité routière, a annoncé il y a 10 ans déjà son objectif « zéro mort » et a bridé ses modèles à 180 km/h en 2020. « Si limiter la vitesse n’est pas un remède miracle, une seule vie sauvée suffirait à faire de cette initiative un succès », déclarait l’an passé le président du groupe scandinave Hakan Samuelsson. Une clé spéciale permet même de définir des plafonds de vitesse encore plus bas lorsque l’auto est prêtée à un jeune conducteur par exemple. Les futures Renault auront des systèmes de limitation automatique capables d’adapter tout seul la vitesse selon les panneaux.
Limitation à 180 km/h : la fin du plaisir au volant ?
Le fait que les constructeurs automobiles se mettent à brider les élans et le plaisir de certains automobilistes à faire des pointes de vitesse, peut donner un sentiment d’ingérence. C’est aussi le signe que les choses évoluent : la voiture est faite pour aller d’un point A à un point B et non pour se faire plaisir. La vitesse est sortie du circuit et réservée aux circuits. Un engagement courageux aussi de la part des constructeurs qui prennent le risque de faire fuir certains clients et sûrement une bonne chose vis-à-vis de l’accidentologie. Et puis, comme le démontre chaque année l’Observatoire automobile Cetelem : si les Français aiment toujours les voitures, les trois premiers critères d’achat sont le prix, la fiabilité et le design, bien avant les performances.
Préserver les voitures et le marché de seconde main
Rouler moins vite, c’est aussi préserver la santé et la longévité des voitures. C’est également assurer le marché de l’occasion avec des véhicules en bon état. Une autre raison pousse les constructeurs généralistes à brider la vitesse de leurs véhicules : la montée en puissance des voitures électriques dont la batterie s’use plus rapidement à haute vitesse. Là encore, un marché de seconde main devient de plus en plus important et les batteries trop usées vont impacter l’autonomie du véhicule. D’où l’idée de baisser le tempo pour généraliser l’eco-conduite.
Safety Score
Les futures modèles Renault vont embarquer un « safety score » fonctionnant sur le même principe qu’un éco score. Les données de conduite sont enregistrées par les capteurs du véhicule qui feront un résumé du niveau de prudence de l’automobiliste. Ce système ne sera pas anodin : il sera fait en partenariat avec des assureurs. La carotte : mettre en place des primes moins chères pour saluer les automobilistes qui s’appliquent au volant. Les zones les plus accidentogènes seront également soulignées pour pousser le conducteur à être prudent à ces endroits. Enfin, des infos sur les dangers en temps réel seront communiqués.