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La voiture à hydrogène est-elle l’avenir de l’industrie automobile ?

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Avec une durée de recharge plus rapide et une autonomie plus importante, la voiture à hydrogène semble promise à un bel avenir. Toutefois, il existe encore quelques points à régler pour rendre ce type de véhicule vraiment accessible au grand public.

Comment recharger le véhicule à hydrogène ?

Le véhicule à hydrogène présente l’énorme avantage de se recharger rapidement. La Mirai de Toyota et Ia ix35 de Hyundai se rechargent en trois à cinq minutes, alors qu’il faut près de 40 minutes à un véhicule électrique pour atteindre 80 % de batterie avec le chargeur de Tesla Motors. Même si la voiture se charge rapidement, le problème réside dans le manque de stations où les particuliers peuvent recharger leur véhicule en hydrogène : la France en compte moins d’une dizaine. La mise en place de telles stations coûte cher (environ 1,5 million d’euros) et il faudra une décennie pour que le territoire en soit entièrement couvert. Fort heureusement, les véhicules à hydrogène offrent une meilleure autonomie par rapport aux voitures électriques. Ainsi, Toyota et Hyundai affirment que leurs voitures à hydrogène sont capables de parcourir 600 km, alors qu’une Zoé, le modèle électrique de Renault, n’atteindra que 175 km dans les meilleures conditions.

Combien coûte une voiture à hydrogène ?

L’autre point qui peut freiner l’acquisition d’une voiture à hydrogène est le coût, encore relativement élevé. Il faut compter 66 000 euros pour se procurer une Mirai, soit deux fois plus que le coût d’une Prius hybride. Le tarif est beaucoup moins élevé que ceux des prototypes à hydrogène présentés par les Japonais dix ans auparavant. Et il est probable que le coût baisse encore avec l’augmentation de la demande. Selon l’avis des experts, la prochaine série qui sortira en 2018 pour Hyundai et en 2020 pour Toyota affichera un prix semblable à celui d’une voiture classique.

Qu’en est-il du problème de stockage ?

L’hydrogène pèse lourd. Pour atténuer son volume, il est possible de le stocker sous pression à 700 bars. Cela représente toutefois un certain risque puisque l’hydrogène est hautement inflammable au contact de l’air. C’est là un des arguments des détracteurs du véhicule à hydrogène. Les défenseurs de l’hydrogène, quant à eux, ne nient pas ce risque, mais affirment qu’il est possible de le maitriser en proposant un réservoir hautement étanche. De leur côté, les constructeurs confirment que les véhicules à hydrogène sont équipés de capteurs qui peuvent desceller à temps les risques d’explosion et éviter les accidents. Pour sa part, Toyota rassure sur le fait que la structure de sa Mirai à base de plastique renforcé au carbone est tout à fait capable de protéger la pile à hydrogène en cas de choc sévère.

Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).