Trois villes « fantômes » dédiées à la voiture autonome
Bienvenue dans le monde du futur. C’est une question de temps, mais tous les spécialistes s’accordent à dire que nos voitures seront un jour totalement autonomes. Pour y arriver, les constructeurs disposent désormais d’un incroyable terrain de jeu : des villes 100% dédiées aux voitures autonomes comme K-City, M-City et Transpolis.
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K-City : le fabuleux jouet des Coréens
Dans la ville Coréenne K-City de 320 hectares, la voiture autonome est reine. C’est presque une « vraie ville » avec ses bâtiments, ses routes, ses croisements, ses places de stationnement. Au total, trente-cinq conditions de circulation sont reproduites telles que des barrières de péage, des tunnels, des intersections, des chantiers de construction, des passages à niveau, des nids-de-poule, des rues étroites, des pistes cyclables et autres passages piétons. De nombreuses entreprises sud-coréennes sont clientes de ce fantastique terrain d’essai estimé à 17 millions de dollars : Samsung, SK Telecom et Naver, un portail web et bien-sûr Hyundai-Kia, le boss en Corée. Le constructeur souhaite, en effet, développer et commercialiser des véhicules autonomes le plus rapidement possible en y intégrant notamment la technologie de la start-up américaine Aurora, « la plus branchée d’Amérique ». Mais K-City n’est pas réservée qu’aux géants de l’industrie. « Pour les petites et moyennes entreprises du secteur, ou pour les universités qui n’ont pas assez de moyens humains, pratiquer des tests ici fait gagner beaucoup de temps. En plus, nous disposons ici d’une masse de données très importantes qui leur permettra de faire évoluer leur technologie », indique Nam Pok, directeur du centre de contrôle de K-City.
M-City : les Américains ne sont pas en reste
Au premier abord, M-City ressemble à n’importe quelle ville américaine avec ses rues, ses bâtiments et ses feux de signalisation. Mais comme à K-City, on voit vite qu’il ne s’agit pas d’une ville tout à fait comme les autres : les piétons sont plutôt des robots et les immeubles des décors de cinéma. M-City a été bâtie sur le campus de l’Université du Michigan et a donc pour vocation de procéder à des essais de voitures autonomes sans risquer de créer des accidents réels. A l’origine de ce projet un peu dingue, on retrouve des chercheurs issus d’agences gouvernementales et des chercheurs de chez Toyota, General Motors, ou encore Ford. Nettement plus petit que son homologue coréen – 13 hectares « seulement » – M-City est également dotée de faux pièges pour tester au mieux les véhicules dans des conditions réelles.
Transpolis : la ville Française dédiée aux voitures autonomes
La force de Transpolis, située près de Lyon, réside dans son écosystème, mais aussi dans un outil 3.0 unique – la ville laboratoire du XXIème siècle – et ses équipes d’ingénieurs et techniciens spécialisés. L’outil créé est phygital, connecté, reconfigurable. Il facilite la mise en scène de la mobilité sous toutes ses formes (autoroute, route de campagne, périphérique, avenue, rue, etc.) de façon maîtrisée et sécurisée afin d’assurer les meilleurs standards de reproductibilité et de précision métrologique. En outre, son « jumeau numérique » permet la validation des véhicules de demain grâce à une approche hybride calculs-essais. La « ville » française offre la première infrastructure numérique dotée de 320 km de fibres optiques qui interconnectent plus de 150 terminaux informatiques en temps réel. Elle permet la synchronisation précise des mesures caractérisant simultanément le comportement des usagers, des véhicules, de l’état des infrastructures et de la signalisation. Transpolis s’articule autour de 4 services : le laboratoire de la mobilité urbaine à l’échelle 1, la modélisation et la simulation numérique, les sites d’essais de véhicules et d’équipements de la route et, enfin, le conseil en facteurs humains et usages. Car pour la plateforme française, le plus important est de placer le citoyen au centre de ces innovations.