Ventes de voitures : un marché européen en bonne forme
On le disait englué dans les difficultés, entre des normes contraignantes et les lourds investissements pour les voitures électrique et autonome. Mais les ventes de voitures se portent plutôt bien sur le vieux continent en cette fin 2019. De quoi rendre les constructeurs optimistes.
La France n’est pas l’Europe, mais en matière de ventes de voitures, les marchés nationaux et continentaux se ressemblent. Non pas dans les chiffres, mais dans les tendances qui confirment que, contrairement aux prévisions les affaires ne vont pas si mal. En France, le nombre de voitures immatriculées a progressé de 0,7% au mois de novembre 2019. C’est peu, mais si l’on compare le nombre de jours ouvrés du mois dernier, avec l’année précédente, l’on obtient une hausse de 11,3%, ce qui est, en soit, beaucoup plus spectaculaire, et beaucoup plus impressionnant que le score européen, en hausse de 4,9%. Mais quels que soient les chiffres, ils témoignent tous d’un même optimisme. Alors que le durcissement des normes antipollution, la hausse du malus écologique, les investissements nécessaires dans l’électrique et la voiture autonome minent le moral des constructeurs, il se trouve que les clients répondent toujours présent. Résultat : les ventes de voitures de cette année pourraient bien atteindre le même niveau que celles de l’an passé, alors que la plupart des professionnels de l’automobile prédisaient un exercice calamiteux.
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Renault à la fête, PSA à la baisse
Pour autant, toutes les marques ne sont pas logées à la même enseigne. En ce qui concerne les ventes de voitures à travers l’Europe au mois de novembre, Renault tire très honorablement son épingle du jeu. Les lancements, coup sur coup, de la nouvelle Clio et du nouveau Captur ont dopé le Losange qui s’offre une hausse de 4,3%. A l’inverse, PSA est en baisse de 7,2%. Une chute qui s’explique par le manque de réelle nouveauté chez Citroën à l’automne, et par l’arrivée tardive de la nouvelle Peugeot 208, qui vient à peine de débarquer dans les concessions. Si la nouvelle citadine rencontre le succès dans les prochains mois à travers le continent, la baisse de ce mois de novembre ne sera plus qu’un lointain souvenir.
La prime aux nouvelles voitures
Cette tendance, à la hausse pour Renault et à la baisse pour PSA, se confirme d’ailleurs sur le marché français. Et pour l’ex-régie, la tendance en question est spectaculaire, puisqu’elle enregistre + 11,5%. La baisse de PSA reste quant à elle dans les mêmes proportions dans l’hexagone que sur l’ensemble du vieux continent. Comme ailleurs, le manque de nouveautés produit ses effets. Même Dacia, une marque moins sujette aux aléas de la mode, souffre de son manque de modèles très récents et affiche une baisse de près de 21%. Curieusement, Alpine réalise un excellent score en France, avec une hausse de 56% de ses ventes de voitures sur le mois dernier, alors que la marque réduit sa production, en prévision de jours plus sombres.
And the winner is Volkswagen
Reste que le gagnant européen incontesté en termes de parts de marché en Europe, reste le groupe Volkswagen. On le disait englué dans le scandale du dieselgate, mais l’Allemand s’est arrogé un quart des ventes du continent le mois dernier avec sa myriade de marques (Audi, Porsche, Seat, Skoda, VW, etc). Le groupe ne compte d’ailleurs pas s’arrêter là et souhaite profiter de la prime à la nouveauté. Il vient en effet d’annoncer son programme de lancements pour 2020 : pas moins de 34 nouveaux modèles pour la seule marque Volkswagen devraient voir le jour au cours de l’année, dont pas moins de 12 SUV et plusieurs voitures électriques de la gamme ID.
PSA sur les pas de VW ?
La réussite effrontée de ce groupe est évidemment le fruit du regroupement des marques au sein d’une même entité qui permettent de faire de grandes économies d’échelle en utilisant des plateformes communes, ce qui est largement le cas entre Skoda, Audi, Seat et Volkswagen. Une manière d’épargner des coûts de développement, et de lancer plus de produits en même temps. C’est certainement l’idée qui a prévalu à la fusion 50/50 qui vient d’être signée cette semaine entre PSA et FCA (Fiat Chrysler automobiles). La nouvelle entité, dont on ne connait pas encore le nom, va certainement user des mêmes moyens que son homologue allemand pour tenter de réaliser d’aussi bons scores.