La prime à la conversion 2019 victime de son succès
Avec, en tout, 220 000 dossiers déposés pour obtenir une prime à la conversion 2019 depuis le mois de janvier, la facture de la prime à la conversion 2019 est salée : elle devrait atteindre les 900 millions d’euros. Or, l’État avait prévu une enveloppe d’un peu moins de 600 millions d’euros pour cette année 2019. Face à cet afflux, le gouvernement souhaite donc raboter cette prime à la conversion 2019.
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Pourquoi ce succès de la prime à la conversion 2019 ?
Imaginée à la va-vite par Édouard Philippe en Novembre 2018 pour répondre en partie à la crise des gilets jaunes, cette prime à la conversion 2019 est une véritable aubaine pour les gens qui ont peu de moyens car elle porte aussi bien sur les voitures neuves que les autos d’occasion critère 1 ou 2. Pour ceux qui ont une vieille voiture, c’est l’occasion rêvée pour acheter une nouvelle et rutilante auto pas forcément écologique d’ailleurs. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, vu de Bercy, ça coûte beaucoup trop cher : sur les premiers mois de l’année, il y a eu autant de primes à la conversion 2019 que l’ensemble des primes qui ont été versées l’année dernière. En continuant à ce rythme, il y aurait 450 000 primes versées, ce qui représenterait presque 1 milliard d’euros alors que Bercy a budgété 600 millions d’euros. Sauf que chaque prime versée, c’est aussi une vieille voiture qui sort du parc automobile et, une fois rajeuni, il n’y aura plus besoin de verser des primes à la conversion 2019. C’est aussi une façon d’anticiper les dépenses sur les années suivantes. Mais, d’ici Septembre, le gouvernement aura durci cette prime à la conversion 2019.
Un avantage plus sélective
Pour durcir les conditions d’obtention de cet avantage, le gouvernement va réduire le périmètre des autos éligibles en essayant de « verdir » la mesure. Une mesure qui n’est pas « dans l’esprit qu’on avait voulu » a expliqué la Ministre des Transports Elisabeth Borne. Car en effet, près de la moitié (48%) des véhicules achetés grâce à la prime à la conversion 2019 sont des diesel. Et parmi ces achats, 80% étaient des diesel d’occasion. Le gouvernement compte donc sortir du périmètre les diesel d’occasion les plus anciens, qui présentent des niveaux d’émissions de particules qui ne sont pas satisfaisants. L’idée serait donc d’exclure de la liste des autos accessible les diesels d’occasion les plus polluants, et donc les plus anciens. Il s’agit des diesels de norme Euro 5, ceux d’avant 2014. Autre piste hypothétique : réduire le montant de la prime pour les plus aisés, voire les exclure. Par ailleurs, un ministre a notamment laissé entendre que les modèles les plus haut de gamme pourraient notamment être privés de prime « Est-ce normal qu’un automobiliste qui a les moyens de s’acheter une Jaguar bénéficie de cette aide au même titre qu’un ménage modeste qui va s’acheter une Zoé ? ». Le ministère de la Transition écologique et solidaire explique que l’objectif « n’est pas dimensionné en terme de dépense mais en terme de nombre de primes : 1 million de primes sur l’ensemble du quinquennat ». Une situation prévisible, avec un calcul qui n’était en effet pas si difficile que cela, puisqu’avec des montants compris entre 1.000 et 5.000 € selon les foyers, il était couru d’avance que cette prime allait être demandée par de nombreux français. Mais pour l’heure, il ne s’agit que de pistes de travail pour durcir les critières d’attribution à la prime à la conversion 2019. Quoi qu’il en soit, la prime pour les foyers non imposables ne sera, quant à elle, pas réduite.