Plan de soutien à l’automobile : nouvelles mesures
D’après la dernière étude de l’Observatoire de la métallurgie, près de 100 000 emplois ont été perdus depuis 2008 en France dans le secteur de l’industrie automobile. Entre 25 000 et 32 000 pourraient encore disparaître d’ici à 2025. Le gouvernement réagit en annonçant une nouvelle série de mesures pour sauver le secteur.
Dans la continuité du plan de soutien au secteur automobile présenté le 26 mai dernier, un avenant à ce contrat stratégique ajoute de nouvelles actions importantes pour l’avenir du secteur. L’objectif est d’abord d’améliorer la transition écologique, alors que plus de 107 000 voitures électriques ont été immatriculées en 2020. Au même titre que les véhicules particuliers, les filières de véhicules utilitaires légers et des véhicules industriels s’engagent à poursuivre le renforcement de leur offre de véhicules zéro émission. Concrètement, les dispositifs de bonus et de prime à la conversion seront ajustés pour réduire le coût d’acquisition et d’usage qui est encore trop important pour développer les ventes de ce créneau.
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Déploiement des bornes de recharge
Autre dossier chaud, l’accélération du déploiement des bornes de recharge. Cet été, 156 aires de services sur les 368 du réseau autoroutier seront équipées de bornes de recharge rapide. A la fin de l’année, il y en aura 192. Une enveloppe de 100 millions d’euros y est consacrée dans le cadre de France Relance. Deuxième objectif de l’avenant, renforcer la compétitivité de la filière automobile et faire émerger une production locale des composants électriques essentiels aux véhicules du futur. D’abord, la filière s’engage à identifier d’ici l’automne 2021 les grands projets d’investissements structurants supplémentaires à réaliser pour répondre aux besoins identifiés à l’horizon 2030.
Plan de soutien : 793 millions d’euros d’investissement
Ensuite, l’organisation mise en place avec le Comité d’Orientation de la Recherche Automobile et Mobilité en 2020 sera pérennisée au moins jusqu’en 2022 pour soutenir les projets les plus structurants de la filière. D’ores et déjà plus de 150 millions d’euros ont été engagés dans 25 projets, la plupart destinés à développer la production de composants stratégiques des véhicules électriques et hybrides rechargeables. Ce soutien s’ajoute aux 680 millions d’euros sur trois ans octroyés pour permettre l’émergence de l’usine à batterie de nouvelle génération de Douvrin portée par Stellantis et Total/Saft. En outre, grâce au fonds de modernisation pour la filière automobile, 303 entreprises de la filière, surtout des PME, ont été financées à hauteur de 278 millions d’euros par l’Etat pour se moderniser. Cela représente 793 millions d’euros d’investissement industriel confortant ainsi plus de 10 000 emplois.
Plan de soutien : 4 nouveaux campus
Autre objectif important : anticiper l’évolution des besoins en compétences et emplois. Concrètement, l’avenant propose, d’une part, de réviser la feuille de route RH de la filière d’ici fin septembre 2021 pour intégrer les conclusions de la dernière étude prospective sur l’emploi et les compétences et ajuster des dispositifs d’accompagnement et de formation des salariés et, d’autre part, de déployer quatre nouveaux campus des métiers et qualifications automobile, pour renforcer l’attractivité des métiers de la filière.
Sauver la fonderie automobile
Les annonces sans doute les plus attendues par le gouvernement concernent la filière de la fonderie automobile. Cette dernière est en effet confrontée à des défis majeurs liés à une concurrence internationale féroce et à une forte baisse de la demande de composants pour moteurs à combustion interne. L’allégement et l’électrification des voitures nécessitent des changements importants dans les technologies et les compétences requises pour répondre aux attentes des constructeurs et équipementiers de l’automobile.
Un plan d’action va donc être mis en place. Il comporte plusieurs axes : accompagner les acteurs de la fonderie dans leur diversification et l’atteinte de l’excellence opérationnelle, soutenir les investissements pour la compétitivité et la diversification, promouvoir des démarches de consolidation du secteur, accompagner la reconversion des salariés et enfin revitaliser les territoires les plus impactés. Un fonds de 50 millions d’euros va donc être mis en place. L’Etat y versera 30 millions d’euros, les constructeurs Renault et Stellantis 10 millions chacun, et les régions seront invitées à y participer.