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Pénurie de semi-conducteurs : la crise automobile s’aggrave

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La pénurie semi-conducteurs touche l’ensemble de l’industrie automobile mondiale et contraint les constructeurs à tourner au ralenti depuis plusieurs mois maintenant. Première conséquence : les chiffres de ventes de voitures neuves en septembre 2021 sont mauvais. Deuxième conséquence : les délais de livraison des voitures neuves ne cessent de s’allonger. Face à cette crise sans précédent, la voiture d’occasion semble être la solution idéale.

Les chiffres sont mauvais. Selon la PFA, la plateforme qui regroupe les constructeurs automobiles français, les immatriculations d’automobiles neuves accusent en septembre 2021 une baisse de 20,5 % par rapport à l’année dernière. Après une baisse de 15% au mois d’août, la dégringolade se poursuit dangereusement. « C’est l’un des pires bilans commerciaux de l’industrie automobile », s’inquiète François Roudier, directeur de la communication de la PFA.

A ce rythme, on atteindrait péniblement le chiffre de 1,8 millions de véhicules sur l’année, très loin des niveaux relevés avant la pandémie.

Les constructeurs français dans le dur

Stellantis a beau se targuer de rester le numéro un des ventes de véhicules neufs en France en septembre 2021, il perd encore du terrain avec seulement 43 960 immatriculations, soit une baisse de plus de 28% par rapport à septembre 2020. Au sein du groupe, Peugeot accuse une baisse de 35,8 %, Citroën de 17%.

Renault de son côté fait à peine mieux. S’il grignote quelques parts de marché sur son rival, de 25,6% à 27,2 % sur un an, il accuse une baisse de ses ventes de voitures neuves de 15,4 % en septembre, avec seulement 36 383 immatriculations sur cette période.

Pénurie de semi-conducteurs

Mais la crise du Covid-19 n’explique pas tout. La cause première de ces mauvais résultats n’est autre que la pénurie mondiale des semi-conducteurs, ces petites puces électroniques devenues indispensables à l’industrie automobile.

Conséquence directe de ce manque d’approvisionnement des usines en puces électroniques : l’industrie automobile ne peut plus tourner à plein régime. Plusieurs unités de fabrication du groupe Stellantis ont même été obligées de fermer des jours entiers, voire parfois des semaines, comme l’usine de Rennes-La Janais. Le groupe issu de la fusion de PSA (Peugeot, Citroën, Opel) et FCA (Fiat, Chrysler vient notamment d’annoncer l’arrêt de sa production à Vienne, en Autriche, jusqu’au 31 décembre prochain.

Même punition pour le Groupe Renault qui a dû à plusieurs reprises recourir au chômage technique pour les salariés de son usine de Sandouville ou encore de celle de Flins, dans les Yvelines. Ce dernier table désormais sur une perte de production « proche de 500 000 véhicules sur l’année».

A cause de la pénurie de composants, 170 000 voitures n’ont pas pu être produites au troisième trimestre, avec de nombreuses usines fermées à travers le monde. Conséquence : le constructeur français a vendu 599 027 véhicules au troisième trimestre  2021, soit une baisse de 22,3% par rapport à l’année dernière.

Des usines du monde entier à l’arrêt

L’industrie française n’est bien sûr pas la seule à être touchée de la sorte. Les usines du monde entier sont confrontées à cette pénurie de composants électroniques. La plus grande usine du groupe Volkswagen, à Wolfsburg, doit freiner sa production depuis le mois d’août, comme sa filiale prémium Audi. Idem pour Toyota (-40% prévu au mois de septembre 2021).

Dans le paysage automobile, aucun constructeur n’échappe à cette situation catastrophique. Sans surprise, les ventes de voitures au Royaume-Uni ont, elles aussi, continué de dégringoler en septembre, avec une baisse de 34,4% à leur plus bas niveau depuis 1998 à cause de cette crise des semi-conducteurs.

Selon Mike Hawes, directeur général de l’association britannique SMMT, l’automobile subit «la disponibilité réduite des semi-conducteurs, en particulier en provenance d’Asie».

Les raisons de la crise des semi-conducteurs

Pour Arnaud Aymé, expert automobile chez Sia Partners, cette pénurie s’explique en grande partie par la forte concentration de la production de semi-conducteurs en Asie, en particulier à Taïwan et en Corée du Sud. « Ces industriels de semi-conducteurs ont priorisé d’autres demandes qui explosaient, à savoir tout ce qui est électronique grand public, production de smartphones, de tablettes, de serveurs informatiques », explique-t-il. Au détriment de l’industrie automobile qui n’a pas su anticiper cette crise et se retrouve donc complètement bloquée.

La situation perdure et il est difficile d’apercevoir le bout du tunnel. D’autant qu’en plus de cette crise des semi-conducteurs, une autre crise pointe le bout de son nez : la pénurie de magnésium. Indispensable à la fabrication des voitures…

Voitures neuves : des délais de livraison allongés

Conséquence directe pour les consommateurs : les délais entre la commande et la livraison d’un véhicule se sont considérablement allongés. Si vous voulez acheter une Citroën C4 ou une Peugeot 208, vous devrez patienter au moins cinq mois. Une Renault Arkana ? C’est six mois minimum.

Vous craquez pour la nouvelle Dacia Sandero ? Comptez neuf mois. Les délais sont aussi longs pour les modèles étrangers. Chez Mercedes, on accuse désormais un retard de six mois pour une GLA ou une Classe A.

Si vous rêvez d’une Audi Q3, soyez également patients : il faudra attendre neuf mois. Même « punition » chez Volkswagen où la Golf se fera désirer six mois. Le record de lenteur est détenu par Fiat : entre la commande et la livraison d’une Fiat 500 électrique, il faudra patienter dix mois !

La solution : acheter une voiture d’occasion 

« Au milieu de toute crise se trouve une grande opportunité », disait Albert Einstein. La pénurie mondiale des semi-conducteurs va à coup sûr booster le marché des voitures d’occasion. Fini les délais à rallonge, la voiture que vous voulez acheter est disponible immédiatement. L’argument est imparable. Mais ce n’est pas le seul. En vous tournant vers le marché des autos d’occasion, vous profitez de la décote des voitures neuves et profitez par conséquent de tarifs attractifs. Autre avantage : comme pour les voitures neuves, vous bénéficiez désormais de solutions de financement complètes, dont bien sûr la LOA, bien pratique pour vous offrir la voiture de vos rêves sur le marché de seconde main. 

Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).