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Dacia : une auto électrique «low cost»

Le groupe Renault accélère encore son électrification mais, cette fois, par le bas. Dès 2021, le groupe français devrait introduire en Europe un modèle 100% électrique « low cost » sous la marque Dacia. 

Nouvelle Dacia City K-ZE

C’est une tradition : les nouvelles technologies apparaissent en général sur des modèles premium. Une manière habile d’en amortir le coût, puisque ces autos sont, par définition, plus chères que les autres. L’électrique n’a pas échappé à cette règle et Tesla, Jaguar, Mercedes et Audi ont ouvert le bal. Mais petit à petit, les marques généralistes se sont emparées du phénomène, de Nissan avec sa Leaf, à Hyundai et son Kona. Mais pour l’instant le low cost avait échappé à l’électrification, pour d’évidentes raisons de prix des batteries. Mais ce manque pourrait bien être rattrapé dès l’an prochain avec la nouvelle Dacia City K-ZE.  Le plus petit modèle électrique du groupe Renault sera distribué en Europe dès 2021 sous la marque roumaine. Elle n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle a déjà mis sur roues une telle auto sur le marché Chinois, et elle entend bien faire bouger les lignes en Europe aussi avec ce petit SUV. 

L’offensive est en marche

L’offensive du groupe dans l’électrification de sa gamme s’accélère donc, malgré une année 2019 en berne, marquée par des pertes de 141 millions d’euros. Ainsi, après la Zoe, renouvelée l’an passé, le losange présentera à Genève une version à watts de sa Twingo, qui n’est autre qu’une Smart EQ rebadgée. Dans la foulée, le stand suisse de l’ex-régie accueillera également, dès le 5 mars, la toute première Clio hybride. Mais la vedette du show helvétique sera sans conteste la nouvelle Dacia City K-ZE qui, pour le moment, ne sera visible que sous la forme d’un concept-car, en attendent la version de série dans un an. 

Un tour de force économique et industriel

La nouvelle Dacia City K-ZE, c’est donc le nom, pas follement imaginatif, du premier crossover urbain électrique d’entrée de gamme qui sera commercialisé en Europe en 2021. C’est à la fois un tour de force économique et un mystère industriel, puisque l’engin sera, comme il est de tradition chez Dacia, disponible à un prix canon. Son secret ? Il est assemblé en Chine par une co-entreprise créée conjointement par Nissan et son partenaire chinois Dongfeng. La nouvelle Dacia City K-ZE est une auto mondialiste destinée, après l’Asie, à être vendue sur tous les continents. Mais son secret réside également dans la technologie qu’elle déploie. Sa batterie ne développe que 26,8kW, ce qui en font l’une des plus petites offres du marché. Quant à son moteur, il ne dispose que de 33kW, soit l’équivalent de 45ch. L’on ne connait pas encore le poids de l’engin, mais d’ores et déjà les amoureux de vitesse sont prévenus : la nouvelle Dacia City K-ZE ne dépassera pas les 105 km/h, ce qui le réserve exclusivement aux zones urbaines et péri-urbaines. Une bonne nouvelle cependant : sa petite capacité de stockage d’énergie lui permet de se recharger très vite. Branché sur une prise rapide, la nouvelle Dacia City K-ZE électrique ne réclamera que demi-heure de charge pour obtenir 80% de son autonomie, fixée à 200 km, selon les normes WLTP.

Tarif imbattable de la nouvelle Dacia City K-ZE

Reste le point essentiel pour une Dacia : son prix. Et il est spectaculairement bas. La nouvelle Dacia City K-ZE sera disponible à partir de 15 000 euros, soit en déduisant le bonus, un prix d’appel de 11 000 euros. Impossible de trouver moins cher, puisque les nouvelles citadines du groupe VW (Skoda Citigo IV et Seat Mii électric) les autos électriques les moins chères du marché pour le moment, s’affichent à 15 000 euros. Une fois le bonus déduit, soit 4 000 euros de plus. Rappelons que le petit SUV Dacia est vendu entre 7200 et 9200 euros en Chine. Sa version européenne devrait disposer d’équipements de sécurité qui ne sont pas obligatoires en Asie, ce qui gonfle l’addition.

Réduire la moyenne de CO2

Évidemment, ce Dacia électrique, comme tous les modèles lancés par le groupe Renault d’ici deux ans, n’a pas seulement un intérêt environnemental pour le constructeur. C’est aussi une manière pour lui, de passer sous la barre des 95g de rejet de CO2 sur l’ensemble de sa gamme. Et, par là-même, d’éviter des pénalités de 95 euros par modèle vendu. Ce qui, lorsque l’on construit des millions de voitures, peut s’avérer très cher. 

Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).