La mobilité : au fait, ils en pensent quoi les Français ?
A dix jours des élections régionales, Le Conseil national des professions de l’automobile publie un sondage de l’institut Harris Interactive très riche en enseignement sur « les Français et la mobilité en région ». Surprise : les Français plébiscitent encore et toujours la voiture.
Les Français sont toujours en train de se plaindre, dit-on. C’est faux. En l’occurrence, ils sont contents de l’offre de transports en commun à laquelle ils ont accès, qu’ils estiment à la fois financièrement et géographiquement accessible, moderne (63%) et efficace (60%). Certes, ces tendances varient selon le lieu de vie et bien évidemment, ils considèrent l’offre de transports en commun nettement plus pauvre à la campagne.
Dans ce sondage sur la mobilité en région, la voiture apparaît une nouvelle fois comme la grande gagnante, même si dans les discours ambiants elle n’a pas très bonne presse. Pour la plupart des Français, elle reste en effet le premier moyen de transport utilisé au quotidien, que ce soit pour faire ses courses (69%), rendre visite à des proches (69%), travailler (61%) ou effectuer ses activités de loisir, loin devant les transports en commun ou la marche. Plus la zone d’habitation est éloignée d’une grande ville, plus l’utilisation prioritaire de la voiture est fréquente, pour atteindre entre 73% et 88% de recours en zone rurale.
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La voiture, lien contre l’isolement
Citadins et ruraux estiment que la voiture est une condition sine qua non de la vie locale, sans laquelle ils se sentiraient isolés (66%) ou incapables de faire tout ce qu’ils font aujourd’hui (64%). Un sentiment encore plus fort pour ceux qui vivent à la campagne, bien sûr, mais relativement fort chez les citadins qui bénéficient pourtant d’une offre importante de transports en commun. Les Français, on le voit, ont une relation complexe avec leur voiture qu’ils perçoivent à la fois comme une contrainte et la condition de leur liberté et mobilité. Les solutions alternatives ? S’ils y avaient accès près de chez eux, ils seraient nombreux à considérer que les transports en commun pourraient répondre à leurs besoins (68% et jusqu’à 79% dans les grandes villes qui en bénéficient déjà). En outre, un Français sur deux estime que la voiture électrique (57%), le vélo (48%) ou le covoiturage (47%) sont des options intéressantes, contrairement à l’auto-partage ou les trottinettes électriques qui semblent moins correspondre à leurs besoins des Français (moins d’un tiers estime cette solution adaptée).
Améliorer la mobilité
Si les Français plébiscitent la voiture, ils ne sont pas satisfaits de la façon dont elle est gérée au quotidien par les pouvoirs publics. Et envoient un message clair aux candidats des prochaines élections régionales. Ils attendent des actions concrètes sur les questions de mobilité dans leur ville. Malheureusement, un Français sur deux encore, estime que les candidats aux élections ne proposent pas de mesures efficaces pour améliorer la mobilité. Néanmoins, les Français les plus jeunes et les citadins, davantage concernés par les enjeux de circulation et de stationnement, ont repéré des mesures concernant la mobilité dans les programmes.
Les Français veulent être mieux informés
S’ils se montrent sensibles aux enjeux de mobilité, les Français s’estiment pourtant mal informés sur ce sujet : 47% d’entre eux se sentent dans le flou concernant la motorisation – moteur thermique, essence ou diesel, hybride, électrique – qui correspondrait le mieux à leurs besoins aujourd’hui. Ils sont clairement en demande d’information en ce qui concerne « le malus écologique », » le prix des véhicules neufs à moteur hybride ou électrique », « les aides financières qui accompagnent le renouvellement du parc automobile » ou « les zones urbaines susceptibles de passer ZFE près de chez eux ». Dommage, car plus de 7 Français sur 10 affirment vouloir acheter une nouvelle voiture au cours des prochaines années, de préférence un véhicule hybride (44%), suivi par un véhicule essence (27%), diesel (20%) et électrique (9%).