Malus 2019 : un seuil abaissé, mais des montants moins élevés
Le malus écologique sur les voitures neuve va démarrer dès 117g au 1er janvier 2019. En revanche, les montants à acquitter sont en baisse, pour être en phase avec les nouvelles normes d’homologation.
Il vient d’être publié et sera mis en application dès le 1er janvier prochain. Le barème du malus nouveau se déclenche, comme prévu, plus rapidement qu’auparavant. Ainsi, jusqu’ici, une voiture qui émettait 120g de C02 par km en était exemptée. Ce n’est plus le cas, ce seuil a été abaissé à 117g, même si la somme à acquitter dans ce cas est de 35 euros seulement. Ensuite, à chaque gramme supplémentaire, il faudrait s’acquitter de 5 euros de plus. Un montant qui peut s’envoler jusqu’à 10 500 euros, malus maximum réservé à toutes les voitures qui émettent plus de 190g/km. D’ailleurs, les pick-ups, gros pollueurs en raison de leurs puissants moteurs diesel, et qui en étaient exemptés car jugés comme « véhicules professionnels », même s’ils étaient vendus à des particuliers n’y couperont pas : leur exception est désormais annulée.
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Nombre de voitures touchées, mais dans une moindre mesure
Mais si certaines autos, au-delà des pick-ups, étaient jusque-là exemptes de malus, nombre d’entre elles y sont désormais soumises si l’on excepte les citadines et les polyvalentes. L’acheteur d’une Renault Mégane essence de 130ch va devoir débourser 70 euros. Mais le législateur s’est adapté aux nouvelles normes d’homologation plus contraignantes, plus réalistes, et donc, plus émettrices de C02. Ainsi, le propriétaire de la même Mégane aurait acquitté 90 euros l’an passé pour s’offrir la même auto. Au total, les baisses s’étalent de 8 à 1 830 euros sur l’ensemble du barème. Chaque tranche voit son malus baisser de 8 euros, sauf les gros pollueurs qui émettent plus de 184g/km.
Une manière de contraindre les constructeurs
Mais cette bonne nouvelle ne sera que de courte durée. Car le gouvernement suit précisément le plan qu’il s’est fixé lors de l’instauration du malus en 2008, à savoir une baisse des seuils de 3g chaque année. Une manière, selon le législateur, de contraindre les constructeurs à concevoir des moteurs moins polluants. Sauf que ces derniers ne changent pas les moteurs de leurs voiture chaque année. La conception d’un nouveau bloc nécessite entre 3 et 5 ans, d’où le fait que nombre de voitures fonctionnant à l’essence seront bientôt malussées. Mais ce système de malus est également destiné à contraindre les automobilistes de se tourner vers des voitures propres ou plus petites.
Le bonus pour les hybrides rechargeables relancé
On l’a dit, la plupart des citadines (Renault Twingo, Citroën C1, Peugeot 108) ou polyvalentes (Renault Clio, Peugeot 208, Citroën C3) sont exemptées de malus, c’est aussi le cas de plusieurs hybrides plus imposantes (Toyota Prius, Hyundai Ioniq, etc). Pour inciter les consommateurs à rouler plus propre, le législateur a d’ailleurs remis en place un bonus abandonné l’année précédente : celui destiné à l’achat d’une auto hybride rechargeable. Ce type de véhicule permet de rouler entre 20 et 50km, selon le modèle, sans avoir recours au moteur essence. Ce dernier prend le relais par la suite. Tous les acheteurs de ces plugs-in hybrides (qui se rechargent à domicile ou sur des bornes spécifiques) se verront donc offrir une prime de 2 500 euros. Sauf que ce type de voiture coûte, sophistication technologique oblige, plutôt cher. Une Volkswagen Golf GTE, compacte plug-in hybride de 204ch, coûte ainsi 40 500 euros. Même en déduisant les 2500 euros offerts par l’Etat, l’engin reste plus cher que son homologue totalement thermique.
La solution électrique
Reste la solution du tout électrique, elle aussi encouragée par l’Etat pour échapper au malus. Une prime de 6000 euros est attribuée aux acheteurs. Ainsi, une Renault Zoe, vendue 24 200 euros, coutera au final 18 200 euros. C’est certes plus cher qu’une Clio de capacité similaire, mais en déduisant les économies de carburant (un plein d’électricité coûte, en moyenne, 8 euros) le consommateur peut s’en retrouver gagnant. A condition d’accepter la contrainte de l’autonomie, limitée à 200km.