Renaulution
Pléthore de nouveaux modèles, renouveau de Dacia et Alpine : c’est la révolution chez Renault. Ou plutôt la Renaulution, voulue par son nouveau patron : l’Italien Luca De Meo.
Renault est de retour sur le devant de la scène. Après une année 2019 déficitaire et un an entre parenthèse en raison de la crise sanitaire, le losange entend bien reprendre la main. Son nouveau PDG, Lucas De Meo, débauché du groupe Volkswagen et arrivé chez Renault à l’été 2020, vient de livrer sa feuille de route des quatre prochaines années. Et elle se révèle pour le moins chargée. 14 nouveaux modèles sont prévus pour la seule marque Renault, Dacia et Alpine vont être profondément transformées, et un accent particulier sera mis sur les nouvelles mobilités. Détails de cette « Renaultution » en marche aux accents très financiers.
Sommaire de l'article
Renaulution : une gamme de produit refondue et électrifiée
Amener Renault à un niveau de performance économique jamais atteint. Tel est l’objectif de Luca de Meo, le directeur général du groupe Renault qui a présenté sa recette pour redresser la marque en graves difficultés financières. Devant une perte de 7 milliards d’euros au premier trimestre 2020 et le reste de l’année dans le rouge, le capitaine du bateau compte réorienter sa stratégie « de la course au volume à la création de valeur ». Au programme notamment : une gamme de produit complètement refondue et électrifiée, des modèles plus attrayants et la profitabilité. Autrement dit, plus de chiffres industriels et commerciaux comme le chiffre d’affaires ou la part de marché pour mesurer la performance mais des données financières comme la génération de cash ou la marge opérationnelle en guise d’indicateurs de référence.
Renault 5 : le retour d’un modèle mythique
Luca de Meo avait déjà redonné vie à une vieille gloire automobile quand il était chez Fiat avec la Cinquecento. Le patron Italien veut refaire le coup marketing avec Renault en ressuscitant la R 5 métamorphosée en électrique et la transformer ainsi en machine à cash. Avec un logo remodelé pour l’occasion, la Renault 5 prototype préfigure une citadine au tarif abordable qui démocratisera la technologie électrique lors de son lancement prévu en 2023.
Renault : « la marque la plus verte d’Europe »
La profitabilité implique une refonte marketing profonde. Renault se concentrera sur ses marchés mondiaux qui dégagent les plus fortes marges : Amérique latine, Inde, Corée du Sud. La marque de Luca de Meo déploiera un catalogue allant des petites autos à des plus grosses plus rentables (les modèles du segment C et D devraient contribuer à 40% des revenus du groupe en 2025) ainsi qu’une électrification encore plus accentuée qui fera de Renault « la marque la plus verte d’Europe ».
De 6 plateformes techniques à 3
Renault fuse tout droit vers une rationalisation drastique. Pour cela, le groupe utilisera trois plates-formes techniques pour produire 80 % de ses volumes, au lieu des six plates-formes techniques d’antan. Idem pour concevoir les modèles : Luca de Meo compte accélérer les mises sur le marché des véhicules en concevant les nouvelles autos en trois ans et non plus quatre. Quant à la capacité de production, elle sera réduite et passera des 4 millions actuels à 3,1 millions de véhicules en 2025. Enfin, Luca de Meo préconise que le coût par véhicule soit réduit de 600 euros d’ici deux ans et le « point mort » (nombre de voitures produites au-dessous duquel l’entreprise perd de l’argent) abaissé de 30 %.
L’importance croissante d’Alpine
Alpine va désormais devenir la marque avant-gardiste du groupe en déboulant en F1 à la place de Renault (LIEN ARTICLE) et en élargissant son offre en électrique. Dans les cartons : un coupé sportif développé main dans la main avec Lotus, une petite sportive du segment B et un crossover du segment C. Luca de Meo souhaite parallèlement étoffer le réseau de distribution composé de moins de 100 concessionnaires pour l’heure. « On peut multiplier par 10 ou 20 avec le potentiel d’Alpine », a-t-il expliqué à la presse.
En résumé, Renault imagine trois grandes périodes : la « Résurrection » pour les années 2021-2023, puis « Rénovation » jusqu’en 2025, période à partir de laquelle Renault débutera sa « Révolution » avec pour objectif de se positionner sur les nouvelles mobilités qui seront le cœur de métier de Mobilize appelée à représenter plus de 20% du chiffre d’affaire du groupe Renault en 2030.