Loi climat : demandez le programme
Mise en place des zones à faibles émissions (ZFE), restrictions de circulations et interdictions des voitures polluantes : la loi climat sera présentée au conseil des ministres ce mercredi.
Evidemment, entre une proposition de loi et son application, il se passe du temps et des amendements. Pour autant, la loi climat qui sera proposée au conseil des ministres ce mercredi marque le coup d’envoi de mesures qui seront ensuite examinées et discutées par les deux chambres avant d’être adoptées, en l’état ou modifiées. Le texte s’inspire des propositions des 150 personnes tirées au sort et rassemblées au sein de la convention citoyenne pour le climat en 2019. Et si de nombreux points portent sur le logement ou l’énergie, certains vont impacter les automobilistes directement, soit par le biais de leur voiture, soit au travers des infrastructures qu’ils empruntent.
Sommaire de l'article
ZFE : le dispositif urbain anti-voitures
De plus en plus de centres urbains sont interdits aux véhicules les plus polluants : ce sont les fameuses ZFE. Ces zones à faibles émissions mobilité (ZFE), seront instaurées avant le 31 décembre 2024 dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants afin d’en chasser les voitures les plus polluants. Fin 2020, le gouvernement a toutefois déjà acté la création d’une ZFE pour Aix-Marseille, Montpellier, Nice, Rouen, Strasbourg, Toulon et Toulouse. Trois sont déjà en vigueur : Paris/Grand Paris, Lyon/Villeurbanne/Caluire et la métropole de Grenoble. Rouler dans les grandes villes à bord d’une auto ancienne et polluante sera encore plus compliqué à partir de 2025 car ces zones vont s’élargir aux 35 agglomérations françaises de plus de 150 000 habitants. Certains constructeurs automobiles comme BMW ont déjà trouvé la parade : basculer en mode électrique automatiquement dès que l’automobiliste arrive dans ces zones. Et pour savoir à quelle catégorie votre véhicule appartient, il existe des simulateurs en ligne.
Fin des voitures polluantes en 2030
Interdire la vente de voitures polluantes dès 2030, tel est l’autre objectif de la loi climat. Un article indique la fin de la mise en vente des voitures neuves rejetant plus de 123 g/km (norme WLTP) au 1er Janvier 2030. Une façon de pousser les constructeurs à produire des autos électrifiées ou hybrides. Une exception sera tout de même faite pour les « véhicules destinés à des usages spécifiques », mais dans la limite de 5 % des ventes. Le gouvernement compte aussi encadrer les messages publicitaires et encourager la promotion de véhicules plus vertueux. 70 % des voitures seraient ainsi privées de publicité…
Voitures lourdes et polluantes pénalisées et bientôt interdites
Le malus au poids a déjà été instauré. Cette mesure proposée par la Convention Citoyenne pour le Climat, a été adoptée via la loi de Finances 2021. Les vraies « victimes » sont majoritairement des SUV premium familiaux (Audi Q5, BMW X5…). Mais une taxe qui concernera les modèles de plus de 1.8 tonnes (hors voitures électriques et hybrides rechargeables), entrera en vigueur dès le 1er Janvier 2022. Les barèmes du malus CO2, déjà voté par le gouvernement, sera alors plus sévère.
Loi climat : Quel paysage automobile en 2030 ?
D’ici à 2030, il paraît donc évident que toutes les marques automobiles auront électrifié leurs gammes. Des déclinaisons hybrides rechargeables aux modèles 100 % électrique, la tendance est déjà bien initiée chez les constructeurs généralistes comme Peugeot, Renault ou Dacia… Idem chez les constructeurs de luxe, à l’instar de Ferrari qui a lancé la SF90 Stradale, sa première hybride rechargeable de 1000 ch en 2020. De son côté, Maserati s’apprête à dévoiler sa première supercar 100 % électrique cette année avec la version EV du Grecale. Les efforts des constructeurs pour réduire leurs émissions de CO2 sont tels qu’en 2030 les modèles à plus de 123 g/km ne devraient représenter qu’une infime partie des autos commercialisée dans l’Hexagone.