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Downsizing : moteurs plus petits, mais plus puissants

C’est la quête de tous les ingénieurs motoristes depuis quelques années : le downsizing. Il s’agit de réduire les cylindrées des moteurs tout en conservant, voir en augmentant leur puissance. 

Downsizing

L’automobile est en plein bouleversement. Les normes d’émission de plus en plus drastiques et les voitures de plus en plus lourdes ont incité les constructeurs vers l’hybride et le tout électrique. Néanmoins, les moteurs atmosphériques n’ont pas dit leur dernier mot. Sauf que les ingénieurs des services de recherche & développement doivent résoudre compliquée : comment obtenir des moteurs qui polluent moins, tout en étant suffisamment puissants pour propulser des berlines de mieux en mieux équipées et des SUV de plus en plus pesants. La solution ? Le downsizing, que l’on peut traduire littéralement par « réduction de taille ». Concrètement les ingénieurs ont réussi à créer des moteurs plus légers mais surtout, baisser leur cylindrée pour qu’ils consomment moins. Comment ? Ils ont tout simplement enlevé un cylindre. Ainsi, le moteur 4 cylindres qui équipait la plupart des généralistes est devenu un 3 cylindre.

Ford, PSA, Renault, Volkswagen… tous les constructeurs succombent

Techniquement, pour conserver de la puissance, voire même l’augmenter, les nouveaux blocs 3 litres sont souvent équipés de turbos et disposent toujours d’un système d’injection directe. Et les résultats n’ont pas tardé : Volkswagen, Ford, PSA, Renault et la plupart des constructeurs mondiaux ont adopté cette technologie. Le tout premier constructeur à avoir succombé au downsizing est Opel. A la fin des années 1990, l’Allemand proposait en effet déjà une version trois cylindres de 54 ch sur sa Corsa. Un bloc peu puissant qui est rapidement retourné dans les cartons des ingénieurs allemands qui auront attendu 2014 pour retenter l’exploit et le réussir. A l’instar du bloc trois cylindres Ford Ecoboost récompensé trois années durant du prix du moteur de l’année. Ce trois cylindres de 1 litre seulement développe des puissances allant de 80 à 140ch sur la même base mécanique. Chez Peugeot et Citroën, un remarquable 1.2 litre développe les coquettes puissances de 110 et130 ch et chez VW, Skoda et Seat les blocs FSI se conjuguent aussi à plusieurs puissances. Même recette chez Renault avec ses moteurs TCE de 900 cm3 que l’on retrouve sous les capots des Clio et Capture. 

Les voitures de courses sont aussi en downsizing

Petit bémol : ces petits moteurs aux (parfois) grandes puissances ne sont économes qu’à vitesse mesurée… En effet, les fortes accélérations les rendent aussi gourmands que les blocs de génération précédente. L’explication est simple : ils tournent plus vite que leurs ancêtres lorsqu’on les force à prendre de la vitesse. Le problème est moins gênant pour les véhicules réellement sportifs. Car le phénomène du downsizing ne touche pas que les voitures de tous les jours. Les bolides de Formule 1 ont eux aussi vu fondre leur cylindrée, passant des V8 aux V6 Turbo. Même punition pour les autos de rallye. En championnat du monde WRC, ce sont aujourd’hui des 4 cylindres de près de 370ch qui animent la ronde. 

Même tendance pour les voitures de luxe et les GT

On pourrait penser que les voitures de luxe et les GT échappent à cette tendance du dowsizing ? Et bien non. Les V12 qui les équipaient ont tendance à disparaître. La nouvelle Ferrari Portofino est animée par un V8 de 600 chevaux et même la mythique Ford Mustang dispose à son catalogue d’une version 4 cylindres de 352 ch.  Aucune marque n’est épargnée par la vague de réduction, même pas Porsche dont le 6 cylindres à plat a contribué à la réputation. Si ses concepteurs ont promis de le conserver sur la future 911, le modèle plus petit, le Boxter, rebaptisé 718, est lui aussi passé à 4 cylindres, sans que ses performances n’en soient amoindries.  Bien sûr, les puristes déplorent le downsizing de ces mythes, détériorant selon eux le magnifique son produit par les gros moteurs. Mais le sens de l’histoire est bien dans cette miniaturisation, une alternative crédible au tout électrique.

Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).