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Les distributeurs et réparateurs veulent à nouveau ouvrir leur rideau

Garagistes, distributeurs et réparateurs demandent à l’exécutif l’autorisation de rouvrir progressivement leurs entreprises et ce, avant le 11 mai. Il en va, selon les représentants de la profession, de la survie de nombre d’entre elles.

C’est une urgence. Selon le CNPA (Conseil nationale des professions de l’automobile), qui regroupe 142 000 entreprises issues du commerce et de la réparation, il faut dès maintenant, rouvrir progressivement les garages, distributeurs et réparateurs. C’est la condition, toujours selon le Conseil, d’éviter la fermeture de nombre de ses entreprises adhérentes, qui emploient tout de même 500 000 personnes.

80% de baisse d’activité

Pourtant, la filière des distributeurs et réparateurs n’est, à priori, pas la plus mal lotie au sein de l’économie française, puisque, contrairement à nombre de commerces non alimentaires, elle est autorisée à ouvrir ses ateliers. Évidemment, les shows rooms doivent rester fermés et elles ne peuvent vendre de voitures neuves ou d’occasion. Ce qui n’empêche pas une baisse d’activité de l’ordre de 80%, parce que les clients désertent les garages, reportent leurs entretiens et leurs réparations qui peuvent attendre, mais aussi parce que certaines pièces détachées et matières premières ont du mal à être acheminées vers les professionnels

5 000 entreprises au bord de la faillite

Résultat : selon leurs représentants, 5 000 de ces entreprises de distributeurs et réparateurs pourraient ne pas survivre et sont en passe de déposer leur bilan. Pour tenter de les sauver, et d’aggraver le cas de toutes les autres, le CNPA lance un appel au secours sous la forme d’un courrier adressé au ministre des finances Bruno Le Maire, à celle du travail, Muriel Pénicaud, mais aussi à Christophe Castaner à l’Intérieur, ainsi qu’à Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat à Bercy, qui se penche depuis le début de la crise sur la filière automobile.

Une attestation modifiée

Mais la requête du conseil n’est pas qu’un simple appel à l’aide. Le CNPA propose à l’exécutif un plan de relance lui permettant, entre autres, de mieux faire savoir aux automobilistes la possibilité qui leur est offerte de réparer leur voiture. Car dans ce domaine les choses ne sont pas très claires. Si les ateliers ont bel et bien le droit de rester ouvertes depuis le début du confinement, rien ne permet aux clients de s’y rendre pour un simple entretien, une révision ou une réparation qui n’est pas urgente. C’est pour cela que l’organisme réclame une modification de l’attestation de sortie permettant de clarifier les choses en leur faveur.

Une ouverture avant le 11 mai

Mais les distributeurs et réparateurs souhaitent également pouvoir ouvrir leurs espaces de vente avant le 11 mai prochain, afin d’écouler leurs stocks de voitures neuves et d’occasion. Une manière de sauver leur chiffre d’affaires. Ils demandent également une prolongation des aides que l’Etat leur accorde actuellement (chômage partiel, exonérations et reports de charges, etc), ce que Bruno Le Maire est en passe de leur accorder. Mais surtout, la profession souhaite que la prime à la conversion en vigueur inclue désormais les véhicules thermiques d’occasion, histoire de générer plus de trafic chez les concessionnaires, agents et garagistes indépendants qui vendent ce type de voitures, majoritaires sur le marché.

1 million de masques achetés

En échange de ces coups de pouce à la relance, le CNPA s’engage lui aussi à mettre en place des mesures auprès de ses adhérents. Dont certains sont déjà en vigueur. Ainsi le Conseil souhaite commander 1 million de masques réutilisables pour ses professionnels. Il souhaite aussi éditer un guide pratique à l’attention de ses adhérents pour les sensibiliser aux bonnes pratiques sanitaires et mets en place une appli dédiée aux personnels soignants qui souhaite réparer leur véhicule, dont ils ont évidemment un besoin urgent.

Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).