Delage renait de ses cendres

Disparue en 1953, la mythique marque française de voitures de luxe est de retour avec une supercar hybride armée d’un V12 à découvrir dans quelques jours, au salon de Los Angeles.

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Il s’appelait Louis Delâge mais, en créant sa marque, il a fait disparaître son accent circonflexe. Delage, la marque de l’automobile de luxe à la française, celle qui s’est éteinte en 1953 va renaître dans quelques jours, non pas à Levallois, fief de l’entreprise durant quarante-cinq ans, mais au salon de Los Angeles, qui ouvre ses portes dans quelques jours. 

D12 : D comme Delage, 12 comme V12

La nouvelle auto qui sera dévoilée sur la Côte Ouest a déjà un nom : D12. D pour Delage, bien sûr, et 12 pour le V12 caché sous son capot. Car la voiture, qui pour l’instant n’existe que sous la forme d’un concept-car à découvrir du 22 novembre au 2 décembre, ne sera pas une simple voiture destinée à emporter un conducteur et ses passagers dans un confort honorable. Il s’agit d’une supercar de 1230ch. Pour les obtenir, le fameux V12, dont on ne connaît pas la provenance pour le moment, développera 900ch. Il sera associé à un moteur électrique pour atteindre la totalité de la puissance. 

Le fils de Bernard Tapie aux commandes

66 ans après sa chute, la mythique marque française renait donc, grâce à l’opiniâtreté d’un groupe de passionnés réunis au sein de l’association « les Amis de Delage » qui réalise ainsi un rêve caressé depuis 1956, date de sa fondation. Elle a réussi à racheter la marque et, avec l’aide de Laurent Tapie, fils de Bernard, le petit groupe a fondé une nouvelle entreprise, Delage Automobile, en charge du développement, de la fabrication et de la distribution du nouvel engin. L’annonce officielle de cette renaissance a eu lieu au récent salon spécialisé en voitures anciennes Epoqu’Auto à Lyon qui a fermé ses portes ce dimanche.

Jacques Villeneuve aux manettes

Celui qui est en charge du développement, est loin d’être un inconnu puisqu’il s’agit de Jacques Villeneuve. Le Québecois, fils du pilote Gilles Villeneuve a couru 166 grands prix de F1 et fut sacré champion du monde en 1997. C’est donc une fée plutôt capée qui va se pencher sur la D12. Un choix qui n’est pas anodin de la part des entrepreneurs du projet, puisque leur souhait est de créer une F1 homologuée pour la route, telles que les Ferrari F40, F50 ou LaFerrari. On saurait trouver de moins nobles rivales. 

L’équipe de développement réunie autour du pilote, s’est d’ores et déjà fixé un objectif, dont l’ambition est à la hauteur de la puissance de la voiture. Elle souhaite battre le record du Nürbürging et aller plus vite que la totalité des autos homologués pour la route qui se sont frotté à la longue et très pointue piste allemande. 

Quelques inconnues au programme

Reste évidemment à connaître les dates de lancement du bolide. Après le salon de Los Angeles, ses concepteurs devront mettre les bouchées doubles pour être prêt à temps, puisqu’ils affirment que les premiers roulages de l’auto homologuée se dérouleront dès 2020. Mais hormis la motorisation, on ne sait aujourd’hui pas grand-chose des spécifications techniques de la Delage D12, pas plus que l’on ne connaît son design et encore moins son tarif. On ne sait pas non plus qu’elles sont les capacités financières, et de fabrication de la nouvelle entreprise crée à l’occasion.

Un hommage au fondateur, Louis Delage

Mais quelque soit son issue, l’aventure est belle. Elle témoigne d’une fascination intacte pour l’automobile en général et la marque Delage en particulier. Une marque qui, de 1905 à 1953 a produit quelques-unes des plus belles voitures de son époque grâce à son fondateur et à ses successeurs. Un fondateur, Louis Delâge, qui, durant toute sa carrière, s’est voué à l’automobile et au sport automobile. Un homme qui a toujours caressé un rêve : faire tourner ses drôles de machines à l’aide d’un moteur V12. Un rêve que la nouvelle D12 tente aujourd’hui d’exaucer.

Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).