Couper son moteur à l’arrêt pour éviter le PV

couper le moteur

Ne pas couper le moteur de son véhicule à l’arrêt est un manque de civisme susceptible d’être puni d’une amende de 135 euros.

Qui ne gare jamais sa voiture sans couper le moteur pour sauter acheter sa baguette de pain à la boulangerie ? L’infraction, qui existe depuis les années 1960, est assez méconnue. Pourtant, laisser le moteur en route quand on stationne son auto est interdit par le code de la route. L’article 2 est assez clair : « les véhicules en stationnement doivent avoir leur moteur arrêté, sauf en cas de nécessité, notamment lors des mises en route à froid ». Et les contraventions se multiplient ces dernières années. En 2017, dans l’hexagone, plus de 2500 contraventions de ce type ont été établies.

Laisser tourner le moteur peut coûter minimum 90 euros

En guise de piqûre de rappel, la gendarmerie rappelle l’infraction aux automobilistes sur les réseaux sociaux : « Le fait de faire tourner son moteur à l’arrêt est sanctionné d’une contravention de quatrième classe ». En laissant le moteur de votre voiture allumé pendant que vous déposez vos enfants chez la nounou ou que vous retirez de l’argent à un distributeur, peut donc vous coûter une amende de 135 euros minorée à 90 euros si vous payez rapidement. De quoi réfléchir à deux fois avant de laisser tourner le contact. Outre les considérations écologiques, la gendarmerie rappelle aussi les risques de se faire dérober la voiture car la tentation est énorme lorsque les clefs de contact sont déjà en place. Seule exception concédée par les forces de l’ordre pour laisser tourner le moteur lorsque la voiture est encore stationnée : les quelques minutes pour dégivrer le pare-brise le matin. Ne sont pas non plus compris dans cet arrêté les arrêts aux feux rouges, aux passages à niveau, et les embouteillages.

Changer les comportements

Pour rappel, la pollution de l’air cause chaque année plus de 400.000 décès prématurés en Europe. Car à l’arrêt, une voiture de gamme moyenne consomme près de 3 litres et demi au 100. En région parisienne, 216.000 litres de carburants seraient ainsi brûlés pour rien chaque jour. Au cours d’une année, si l’ensemble des voitures du parc automobile Français diminuaient juste de 5 minutes par jour leur temps de stationnement avec moteur allumé, l’impact serait considérable. Une économie de 200 millions de litres de carburant pourrait être effectuée et les émissions de CO2 réduites de près de 400.000 tonnes.

Couper son moteur pour réaliser des économies


Le but de cette loi est plus d’ordre environnemental que sécuritaire. Laisser tourner son moteur plus de 10 secondes, en effet, émet plus de CO2 que de redémarrer sa voiture. Cette pratique est à la fois jugée nuisible pour l’environnement mais aussi pour l’habitacle plus exposée à la plupart des polluants. De la même façon, couper son moteur permet de réaliser de précieuses économies. Avec les prix actuels des carburants, couper le moteur s’avère salvateur pour éviter de repasser trop souvent à la pompe. Car laisser fonctionner le moteur à l’arrêt pendant 60 secondes engendre une plus grande consommation de carburant que de l’arrêter pour le remettre en marche 60 secondes plus tard.

Les avantages du start and stop

La plupart des véhicules neufs disposent de la technologie entièrement automatique du start and stop. Ce système coupe automatiquement le moteur lorsque le véhicule est à l’arrêt (aucune vitesse enclenchée, embrayage relâché) et remet automatiquement le moteur en route dès que l’embrayage est enclenché, et qu’une vitesse est passée. La solution Start and Stop permet de réaliser des économies de carburant significatives sur les courtes distances, comme lors d’une conduite dans une grande agglomération : de l’ordre de 7 à 10% en ville, voire 15% en cas de trafic très dense.

Couper son moteur à l’arrêt est donc obligatoire dans toute la France. Mais aussi à Londres et en Belgique où l’amende vient de passer à 130 euros. Et également dans certaines villes d’Italie où l’amende peut carrément atteindre 217 euros.

Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).