Essai voiture

Citroën DS : l’icône passe à l’électrique

Pas de retraite paisible pour l’icône automobile Citroën DS qui passe à l’électrique. Sous le capot de la reine de la route, on trouve désormais un moteur à watts de 120 ch et une partie des batteries.

Citroën DS

Depuis un an, il existe enfin un cadre juridique clair et complet pour le Retrofit.  Convertir une auto thermique en 100% électrique peut désormais se démocratiser. Ca tombe bien, dans 15 ans, vous n’aurez plus le choix. Au menu des catalogues, ce sera électrique ou… électrique. Alors les constructeurs n’hésitent pas à donner une seconde vie à leurs modèles grâce au retrofit dont le prix de conversion n’est pas exorbitant. Après la légendaire Peugeot 504 coupé et la mythique Citroën 2CV, c’est au tour de la Citroën DS de bénéficier d’un rétrofit. C’est Electrogenic, une société anglaise qui s’est attaqué à l’auto mythique qui avait été présentée pour la première fois en 1955 et qui avait révélé une multitude d’innovations, à commencer par les suspensions hydropneumatiques, source de son incroyable confort. Quant à son look futuriste de soucoupe volante, elle tranchait avec la production de l’époque. D’ailleurs, son absence de calandre, ses roues arrière recouvertes et sa forme aérodynamique en goutte d’eau, continuent à garder une saveur futuriste. Un modèle idéal à convertir en électrique puisque cette conversion permettra aux générations futures de connaître et d’apprécier son charme inimitable.

Rétrofit : des watts sous le capot de la DS 

La Citroën DS de 1971 est passée entre les mains de la société anglaise Electrogenic. La grande sœur de la 2CV n’a pas subi un restomod – qui consiste juste à viriliser les lignes pour une allure plus sportive – mais un retrofit qui l’a converti à l’électrique. De quoi redonner un coup de boost à la retraitée. Exit le moteur essence 2 litres. Place à l’Hyper 9, un arsenal électrique auto piloté par des aimants permanents. Soigneusement mise à l’abri des regards, sous l’aile avant gauche, une pompe électrique conçue spécialement s’occupe des suspensions et des freins. Le réservoir d’essence, situé d’ordinaire sous la banquette arrière, a été remplacé pour un deuxième pack de batteries. La Citroën DS électrique délivre ainsi 120 ch et 235 Nm aux roues avant. Pas de boite auto pour autant : la boite manuelle a été conservée. Une batterie d’une capacité de 48,5 kWh alimente le moteur électrique permet à cette Citroën DS de parcourir jusqu’à 225 km en une seule charge. Pour faire un plein d’électrons, il faut environ deux heures en utilisant le chargeur embarqué de 29 kW. Une autre batterie d’une plus grande capacité est également au menu et offre alors 320 km d’autonomie. Encore mieux pour une belle balade en ancienne.

La Citroën DS EV électronique

Physiquement, impossible de distinguer la Citroën DS thermique de l’électrique. Sauf à se pencher sur deux petits d’étails : l’absence de pot d’échappement et la présence d’un discret logo « DS EV électronique » sur le capot qui trahissent le secret de cette DS silencieuse. Et puisque le système hydropneumatique fonctionne aussi bien que sur la DSoriginale, il serait logique que ce moteur électrique s’allie parfaitement avec la douceur et le confort légendaire de la Citroën DS.

Les atouts du retrofit

Acheter une auto neuve électrique, c’est encore cher. Du coup, « rétrofiter »  son véhicule pour le convertir est à la fois une façon de s’offrir une auto verte à un tarif accessible tout en redonnant une jeunesse à nombre de voitures polluantes qui, d’ici quelques années, n’auront plus le droit de circuler les routes. Le retrofit permet également à toute une filière de l’artisanat automobile de se développer, avec, pour bénéfice – outre la mise en place d’une économie circulaire à l’échelle locale – une baisse de la pollution et du volume des matériaux utilisés pour qu’un automobiliste passe d’une voiture thermique à une électrique.

Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).