Qui veut aller loin, choisit bien ses pneus

Pneus low-cost, gommes premium, quelle différence ? Hormis le prix (les produits des grandes marques coûtent 30% de plus que les pneus exotiques) les uns sont plus efficaces que les autres. Et durent plus longtemps. Du coup, la différence de prix s’estompe. Alors quels pneus choisir ?
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Tout automobiliste qui se respecte surveille sa carrosserie et son moteur. Mais prête t-il suffisamment attention à ses pneus ? Pourtant c’est la seule partie d’une voiture en liaison avec le sol. Et lorsque l’on sait que cette liaison ne dépasse pas la taille d’une feuille A4 et ce pour les quatre roues, mieux vaut soigner ses gommes. Car entre des pneus usés et neufs, des gommes low-cost et premium, la différence est gigantesque. En termes de tenue de route, évidemment, sur le sec comme sur le mouillé. Mais aussi en termes de sécurité, puisque les distances de freinage varient d’une qualité à l’autre. Un gonflage conforme aux instructions constructeur permet également de diminuer sa consommation d’essence.

Choisir ses pneus : un dilemme budgétaire

Mais les meilleurs pneus sont souvent les plus chers. Les marques premium (Bridgestone, Michelin, Goodyear, Dunlop, Pirelli) produisent d’excellentes gommes mais elles coûtent, en moyenne, 30% de plus que les pneus low-cost généralement d’origine chinoise. Ces dernières sont d’ailleurs parfaitement homologuées pour circuler en Europe. Alors il est tentant de céder. Ils sont plus bruyants que leurs homologues plus chers. C’est un inconvénient, certes, mais il peut être accepté si l’on veut faire des économies puisqu’il ne nuit pas à la sécurité. En revanche, selon nos confrères d’Auto Plus, ces pneus pas chers posent un autre problème, beaucoup plus grave. Le magazine a réalisé un test et a comparé ces gommes cheaps à des Michelin. Et si la distance de freinage, de part et d’autres est sensiblement équivalente sur sol sec, elle a une fâcheuse tendance à s’allonger sur une chaussée mouillée dès que la voiture est équipée de gommes exotiques. Mieux : des tests réalisés par Michelin et Bridgestone, auxquels la presse spécialisée a été conviée ont démontré que des pneus de ces deux marques, totalisant 20 000 km de roulage étaient encore plus efficaces que des pneus chinois aussi usés. Les roues premium seraient donc plus durables, ce qui évite de les changer trop souvent, et réduit finalement la différence de prix entre ces bons produits et les plus mauvais puisque ces derniers doivent être changés plus souvent.

Une surveillance et un bon gonflage indispensable

Reste que de bons pneus ne sauraient être efficaces s’ils sont vraiment usés ou mal gonflés. Pour vérifier leur bon état : rien de plus simple. Des témoins d’usure sont insérés dans les canaux d’évacuation d’eau des pneus (les grandes crevasses qui courent le long de la gomme). Lorsque les témoins en caoutchouc sont à la même hauteur que le bord du canal, il convient de changer les gommes. En ce qui concerne le gonflage, là encore, il faut être vigilant. Il doit être juste, car en cas de sur-pression, comme de sous-pression, la tenue de route est affectée. Pour connaître la juste mesure, il suffit de suivre les indications fournies par le constructeur. Elles sont généralement affichées sur un petit sticker fixé près de la charnière d’une portière ou dans la trappe à essence.

Attention à la surcharge

Évidemment, les données de gonflage (indiquées en bars) ne tiennent pas compte de la chaleur dégagée par le roulage. Au bout de quelques dizaines de kilomètres sur autoroute, les pneus chauffent, se dilatent et la pression d’air augmente. Il convient donc d’en tenir compte au moment du gonflage à froid. En outre, lorsque la voiture des vacances est pleine à craquer, ou lorsqu’elle tire une caravane, il convient de rajouter 0,2 bars aux préconisations du constructeur.

Anne-Charlotte Laugier, journaliste, blogueuse et romancière (Ramsay).