C’est quoi une Zone à faibles émissions ?
D’après une récente étude Harris Interactive pour le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA), 60% des Français ne savent pas ce qu’est une Zone à faibles émissions (ZFE). On va tenter de leur expliquer…
« La mise en place des ZFE va toucher la moitié de la population française, qui vit dans des agglomérations de plus de 150 000 habitants. Dans ces agglomérations, des véhicules ne pourront plus rentrer », assure Barbara Pompili, ministre de la Transition Écologique.
Ces fameuses Zones à faibles émissions sont l’une des armes brandies par le gouvernement pour sauver nos villes de la pollution. Il y en a d’autres, contenues dans le projet de loi écologique « Climat et Résilience » issu du rapport de la Convention citoyenne pour le climat. Mais cette extension annoncée des ZFE va donc toucher la moitié des Français et exclure 7 voitures sur 10, selon l’Assemblée Nationale.
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Interdit de rouler
Voici la définition officielle : « les Zones à Faibles Émissions sont des territoires dans lesquels est instaurée une interdiction d’accès, le cas échéant sur des plages horaires déterminées, pour certaines catégories de véhicules polluants qui ne répondent pas à certaines normes d’émissions et donc qui ont un impact nocif sur la santé des résidents de l’ensemble du territoire. » En gros, si vous possédez une voiture essence d’avant 2005 ou diesel d’avant 2010, vous ne pourrez plus circuler dans grande partie de l’hexagone.
ZFE : Comment ça marche ?
Les ZFE reposent sur le système des vignettes Crit’Air, que les Français connaissent déjà très bien, puisque plus de 10 millions d’entre elles ont déjà été délivrées. La mise en place de ces Zones à faibles émissions se fait en concertation avec chaque collectivité territoriale qui peut décider du périmètre géographique, des différentes catégories ou classes de voitures concernées. Car, le gouvernement l’admet, « la qualité de l’air est en grande partie un enjeu local, les problématiques pouvant être très différentes d’un endroit à un autre : les niveaux et les sources de pollutions peuvent varier fortement ainsi que leurs enjeux économiques et sociaux. »
ZFE : vraiment efficace ?
Certes, de nombreux arguments écologiques plaident en faveur de la mise en place de ces Zones à faibles émissions. En France, comme le rappelle le ministère, la pollution de l’air est responsable de près de 48 000 décès prématurés par an, causés en large partie par l’héritage d’un modèle de mobilité reposant majoritairement sur les énergies polluantes.
Il est vrai que nous subissons de plus en plus souvent des alertes de dépassements des seuils de pollution.
Mais la voiture est-elle la seule responsable ? Pour certaines associations comme 40 millions d’Automobilistes, la réponse est non. Et surtout, « aucune étude sérieuse n’a jamais démontré scientifiquement l’efficacité des ZFE sur la réduction des émissions polluantes ».
En Suède depuis… 1996
Pour le gouvernement, au contraire, elles ont déjà fait preuve de leur efficacité chez nos voisins européens. En effet, le dispositif appelé Low Emissions Zone (LEZ) a été mis en œuvre dans un grand nombre de villes européennes depuis de nombreuses années. La Suède a été le premier pays européen à expérimenter ce schéma en 1996. Différents pays européens ont suivi comme l’Allemagne et l’Angleterre depuis 2008.
En France, des zones à faibles émissions ont été mises en place dans 3 agglomérations : l’agglomération parisienne (40 communes dont Paris) ; la Métropole de Grenoble (27 communes dont Grenoble) ; la Métropole de Lyon. En attendant dès cette année la mise en place de nouvelles zones à Aix-Marseille-Provence, Nice-Côte d’Azur, Toulon-Provence-Méditerranée, Toulouse, Montpellier-Méditerranée, Strasbourg et Rouen-Normandie.
Que risque-t-on en cas d’infraction ?
Le gouvernement prévoit une amende de 3e classe (68 euros) pour les véhicules qui seront contrôlés dans une ZFE en infraction. Pour les poids lourds, cette amende est de 4ème classe (135 euros). Attention, l’absence de vignette Crit’Air au sein d’une ZFE est également passible d’une amende de 4e classe (135 euros). Et ce, même si vous roulez en voiture électrique !